La société britannique d’intelligence artificielle DeepMind transfère le contrôle de sa filiale santé à sa société mère, Google. Cette annonce, postée sur leur page web, soulève nombre de questions sur la confidentialité future des données des patients, qui étaient possédées par Deepmind Health. Dans un billet de blog, les fondateurs de DeepMind ont déclaré qu’il s’agissait d’un «  jalon majeur  » pour la société, qui allait aider à transformer son application Streams.

Pour rappel, Deepmind est une société britannique spécialisée dans l’intelligence artificielle, créée en 2010 par Demis Hassabis, Mustafa Suleyman et Shane Legg. L’entreprise est rachetée le 26 janvier 2014, par Google pour plus de 628 millions de dollars américains.

Les travaux de Deepmind dans le domaine des soins de santé ont notamment fait naitre l’application Streams. Cet outil à l’usage des infirmiers et médecins, a pour but de traiter une multitude d’informations complexes concernant les patients, et de les redistribuer au bon professionnel de santé sous forme d’alertes mobiles dès que cela est nécessaire. Cette application n’est bien sûr qu’une simple mise en relief du travail et de la création d’une multitude d’algorithmes par les ingénieurs de la firme, ayant par exemple pour but de prédire des maladies comme certains cancers.

Aujourd’hui, l’activité santé de DeepMind comprend notamment une équipe de plus de 100 personnes basée à Londres. Mais surtout un partenariat de cinq ans avec 10 hôpitaux du NHS (National Health Service) avec pour but de traiter les données médicales de 1,6 million de patients au Royaume-Uni. L’antenne de la firme sera donc désormais sous la responsabilité de Google Health, une nouvelle unité en Californie dirigée par David Feinberg, l’ancien directeur général de Geisinger, un des plus grands groupes privés américains de santé.

La nouvelle de cette absorption par le géant Google, ne ravit en tout cas pas tous le monde. En effet nombre d’organismes de protections de données britanniques, s’alarment de voir l’ensemble des dossiers médicaux personnels de patients tomber dans l’escarcelle de l’entreprise de la Silicon Valley.

En mai 2016, un conseiller principal en matière de protection des données auprès du NHS avait déclaré que le NHS avait donné à l’entreprise un accès « juridiquement inapproprié » aux dossiers médicaux personnels de 1,6 million de patients britanniques. Le bureau du commissaire à l’information du Royaume-Uni enquête actuellement sur l’affaire.