ByteDance a agi vite. En un temps record, la maison mère de TikTok a soumis un document exigé par la Commission européenne dans le cadre du Digital Services Act (DSA).

TikTok a fourni l’évaluation des risques de TikTok Lite

Ce lundi 22 avril, les régulateurs s’étaient montrés catégoriques : TikTok devait impérativement fournir une évaluation des risques de sa nouvelle plateforme TikTok Lite dans les vingt-quatre heures suivantes, rapporte Bloomberg. Faute de quoi, elle s’exposerait à des amendes pouvant atteindre 1 % de son chiffre d’affaires mondial, ou à des sanctions périodiques allant jusqu’à 5 % de son revenu journalier moyen.

Dans la tourmente aux États-Unis, le géant chinois s’est rapidement exécuté et a livré le document à la Commission européenne. L’instance a récemment ouvert une enquête formelle sur TikTok Lite, lancée en France et en Espagne fin mars, craignant qu’elle affecte négativement les mineurs. La fonctionnalité propose en effet ​​un « programme de récompenses » permettant aux utilisateurs de gagner des points en effectuant des tâches, notamment en regardant des vidéos. Ces points peuvent ensuite être échangés contre des récompenses.

Le Digital Services Act, en application depuis le 17 février, vise à « protéger les utilisateurs en ligne contre les contenus illicites, dangereux et préjudiciables ». Étant considérée comme une « grande plateforme en ligne » (VLOP) par la loi, TikTok a l’obligation d’évaluer et de traiter tous les risques potentiels auxquels ses utilisateurs sont confrontés, particulièrement les mineurs.

Seconde enquête formelle dans le cadre du DSA

En amont, la Commission a donné jusqu’au 3 mai à la société pour partager les mesures mises en place pour la protection des mineurs et la santé mentale des utilisateurs. Il s’agit de la seconde enquête formelle ciblant TikTok. La première s’intéresse, entre autres, aux moyens déployés par l’application pour vérifier l’âge de ses utilisateurs et empêcher les plus jeunes d’avoir accès à des contenus inappropriés.

De son côté, TikTok joue la carte du bon vouloir. « Nous sommes déçus par cette décision. Le centre de récompenses TikTok Lite n’est pas accessible aux moins de 18 ans et les tâches de visionnage de vidéos sont limitées par jour. Nous poursuivrons les discussions avec la Commission », a réagi l’un de ses porte-parole.

La France est également passée à l’action suite au lancement de TikTok Lite. La Cnil a annoncé que son homologue irlandaise serait saisie, afin d’étudier les « conditions de collecte et d’exploitation des données » sur la nouvelle application dérivée.