En matière de numérisation, comme dans tout, la France a ses points forts et ses points faibles. Le déploiement de la fibre est le plus abouti de l’Union européenne quand la numérisation des TPE-PME patine un peu. La Commission européenne a adopté l’année passée un programme pour pousser les États membres à avancer sur ces dossiers de numérisation. C’est dans ce cadre que Marina Ferrari, secrétaire d’État au numérique, a présenté ce lundi la feuille de route de la France pour la « Décennie numérique ».

La France 2.0

Quatre axes de travail ont été mis en avant par le cabinet de Marina Ferrari, Compétences numériques, infrastructures numériques, transformation numérique des entreprises, numérisation des services publics. Présent, Roberto Viola, directeur général des réseaux de communication, du contenu et des technologies de la Commission européenne, a pu constater qu’ils étaient tout à fait identiques à ceux prescrits par son institution.

La direction générale des Entreprises (DGE) a élaboré ce document en lien avec les autres ministères pour détailler « les mesures et actions mises en place dans le but d’atteindre les objectifs de la décennie numérique ». Si cette feuille de route ne semble pas avancer de mesures complètement inédites, elle semble mettre en cohérence toute une série d’initiatives déjà prises.

Sur le plan des infrastructures par exemple, le plan « France Très Haut Débit » est mis en valeur par le cabinet de la secrétaire d’État au Numérique. Ce plan et ses prédécesseurs ont permis à la France d’être au sommet du continent pour le déploiement de la fibre. À l’inverse, l’initiative France Num, qui réunit les mesures d’accompagnement pour la numérisation des TPE-PME est présentée comme la voie pour rattraper le retard.

Les équipes de Marina Ferrari mettent en exergue les initiatives du gouvernement en faveur des technologies, comme récemment l’IA ou le cloud, ou encore dans le quantique ou le cloud à travers France 2030. « Le déploiement de l’IA et la formation nécessaire des employés pour déployer cette technologie sera l’un des vecteurs de rattrapage », assure-t-on.

Une liste d’initiatives gouvernementales

Sur la formation justement, l’objectif du président de la République de donner une formation avancée au numérique à 400 000 personnes d’ici 2027 est toujours à l’ordre du jour. Il est toutefois question de « créer un choc sur les compétences numériques » via des politiques publiques. Des formations dès la primaire en « compétences numériques élémentaires » sont promises.

Pour la numérisation des services publics, le ministre de l’Économie, Bruno le Maire, escompte introduire la numérisation complète de 250 démarches publiques dans sa loi pour la simplification.

La feuille de route pourra être révisée dans deux ans selon les progrès effectivement réalisés ou les potentiels retards. La Commission évalue tous les ans les efforts des États membres dans la numérisation du vieux continent. Un indice relatif à l’économie et à la société numériques (DESI) a été conçu dans ce but. C’est en partie sur la base d’un premier rapport remis par Paris en septembre que cette feuille de route a été dressée.