OpenAI passe à la vitesse supérieure. Sa nouvelle intelligence artificielle (IA) Sora est capable de générer des vidéos ultraréalistes d’une minute à partir de simples requêtes textuelles. Un outil fascinant qui soulève d’importantes questions.

Sora n’est pas encore disponible pour le grand public

Enregistrant l’une des croissances les plus rapides de l’histoire de la Silicon Valley, la start-up est désormais valorisée à quasiment 100 milliards de dollars. Ses outils, ChatGPT et DAll-E, ont révolutionné les usages de l’IA, lui permettant d’atteindre le statut de leader dans le secteur. Une prouesse également permise par son partenariat privilégié avec Microsoft, lui offrant accès à la puissance de calcul du géant de Redmond.

OpenAI se lance désormais dans la génération de vidéos. « Sora est capable de générer des scènes complexes avec plusieurs personnages, des types de mouvements spécifiques et des détails précis du sujet et de l’arrière-plan », détaille la société dans un communiqué. Le logiciel n’est pas encore disponible au grand public, il fait actuellement l’objet de « red teaming ». Cette pratique, également exploitée pour GPT-4, permet d’identifier les failles du système. Des artistes visuels, des concepteurs et des cinéastes la testent aussi afin de fournir leurs retours à OpenAI sur de possibles améliorations.

Sur X, l’entreprise a partagé plusieurs exemples de vidéos créées par le modèle, bluffant de nombreuses personnes grâce à leur réalisme. Si la technologie présente encore quelques lacunes, elle devance d’ores et déjà la concurrence. Meta, Google et Runway AI ont aussi conçu des générateurs de vidéo. Ces modèles ont le potentiel de révolutionner plusieurs filières, notamment la création et la publicité.

L’ère des deepfakes ?

Cette annonce intervient dans un contexte particulier. L’année 2024 sera marquée par de nombreuses élections à travers le monde. Plus que jamais, les experts craignent une prolifération de deepfakes susceptibles d’influencer les votes. OpenAI est consciente du danger que représente sa technologie si utilisée à des fins malveillantes. Elle a expliqué prendre de nombreuses mesures pour se préparer aux élections américaines notamment, en interdisant par exemple l’utilisation de ses outils pour des campagnes politiques.

À l’instar de Meta, la société va apposer un filigrane sur les images générées par DALL-E. Cette technologie demeure néanmoins faillible, une simple capture d’écran pouvant la contourner.

Outre la désinformation, les IA comme Sora risquent d’avoir un lourd impact sur le monde artistique. La start-up n’a, pour le moment, pas donné d’informations sur les données exploitées pour former le modèle. Le réalisme de ses créations suggère cependant que son entraînement a porté sur une quantité considérable de vidéos, potentiellement des œuvres protégées par le droit d’auteur.