Selon une enquête menée par la Commission européenne, seulement 20 % des influenceurs mentionnent systématiquement si leur contenu commercial relève de la publicité. Le droit européen de la consommation l’exige pourtant.

Plus de la moitié des influenceurs interrogés font désormais l’objet d’une enquête approfondie

Les enquêteurs ont analysé les publications sur les principaux réseaux sociaux de 576 influenceurs répartis dans 22 États membres, dont la France, ainsi qu’en Norvège et en Islande. Beaucoup d’entre eux, lorsqu’ils postent du contenu commercial, ne le mentionnent pas ou le font de manière détournée, indique la Commission. Par exemple, 38 % privilégient les termes « collaboration » ou « partenariat » plutôt que « partenariat rémunéré ».

78 % des influenceurs vérifiés par l’autorité exercent une activité commerciale, mais seuls 36 % sont enregistrés comme commerçants au niveau national. Leurs secteurs d’activité englobent la mode, le lifestyle, la beauté, l’alimentation, les voyages et le sport. De même, 30 % d’entre eux ne fournissent pas d’informations sur l’entreprise promue, telles que son adresse électronique et postale, son nom, ou son numéro d’enregistrement.

« 119 influenceurs ont été considérés comme faisant la promotion d’activités malsaines ou dangereuses, telles que la malbouffe, les boissons alcoolisées, les traitements médicaux ou esthétiques, les jeux d’argent ou les services financiers tels que le crypto trading », détaille la Commission. Au total, 358 influenceurs font désormais l’objet d’une enquête plus approfondie.

« Les autorités nationales vont maintenant les contacter pour leur demander de respecter les règles en vigueur. D’autres mesures coercitives pourront être prises si nécessaire, conformément aux procédures nationales », précise le régulateur.

Une enquête pour optimiser la loi européenne

« Les pratiques commerciales problématiques illustrent l’importance de disposer d’une législation moderne et solide permettant de garantir l’équité numérique pour les consommateurs en ligne », poursuit-il. Les résultats de l’enquête seront pris en compte dans l’évaluation de l’équité numérique du droit européen de la consommation, lancée au printemps 2022 par la Commission européenne, qui déterminera si le droit européen applicable est suffisant pour garantir un niveau élevé de protection des consommateurs.

Elle va également analyser ses conclusions dans le cadre des obligations légales des plateformes en vertu du Digital Services Act (DSA) et prendra, le cas échéant, les mesures nécessaires.

En France, la loi visant à encadrer le travail des influenceurs constitue une initiative inédite en Europe. Elle interdit, par exemple, les créateurs de faire la promotion de produits comme la chirurgie esthétique. Le texte doit toutefois être en partie réécrit, afin de mieux se conformer au DSA.