Dans le but de pérenniser sa présence sur le marché chinois malgré les sanctions américaines, Nvidia va proposer au cours de l’année civile, de nouvelles puces d’intelligence artificielle (IA) bridées. Le géant américain de la tech les proposera à un prix comparable à celui des composants électroniques vendus par son rival chinois Huawei.

Huawei impose une forte concurrence à Nvidia, obligée de prendre des mesures drastiques

Bien moins performants que les précédents composants de Nvidia destinés au marché chinois, plusieurs distributeurs proposent les nouvelles puces bridées H20, en précommande, au prix de 14 200 euros. Ce prix reste légèrement inférieur à celui de l’Ascend 910B, l’une des puces les plus avancées de Huawei, vendue pour 15 500 euros. Nvidia proposera également des serveurs préconfigurés avec 8 puces H20 à 180 000 euros, une somme inférieure aux serveurs dotées de 8 puces H800, les anciennes puces bridées du groupe, qui coûtaient 260 000 euros.

Avant le renforcement des restrictions américaines, Nvidia dominait largement le marché chinois des puces IA. Désormais, il doit faire face à la concurrence des acteurs locaux, avec Huawei en tête de file. Selon les informations obtenues par Reuters, le H20 serait moins puissant que l’Ascend 910B dans certains domaines clés. Pour le géant technologique chinois, sa puce serait au même niveau que la A100, l’un des GPU les plus avancées de Nvidia. Légèrement plus cher, Huawei pourrait bénéficier d’une préférence nationale.

L’Ascend 910B, dévoilée en novembre dernier, est considéré comme le GPU le plus compétitif actuellement disponible en Chine. Craignant que les composants de Nvidia ne soient soumis à de nouvelles restrictions, les acheteurs les ont boudés en se rabattant sur la puce proposée par Huawei, ce qui explique sa popularité.

À chaque fois que les restrictions américaines à l’export de semi-conducteurs ont été renforcées par l’Administration Biden, Nvidia a toujours été touchée, mais s’est toujours relevée. Durant l’année 2023, la firme de Jensen Huang proposait les A800 et H800, des versions bridées de ses puces les plus avancées, les A100 et H100. Au sein de l’Empire du Milieu, ces composants ont connu un grand succès, au point d’être considérés comme les semi-conducteurs les plus performants disponibles dans le pays.

Un succès qui n’a pas plu à Washington, jugeant que les puces de Nvidia permettaient à la Chine d’assouvir ses ambitions en matière d’IA. C’est pour cela qu’en octobre 2023, les États-Unis renforçaient de nouveau leurs sanctions, interdisant à Nvidia de commercialiser les A800 et H800. La firme s’est empressée de développer trois nouvelles puces bridées, les H20, L20 et L2, souhaitant les proposer dès la fin de l’année 2023 au marché chinois.

Néanmoins, les ambitions de Nvidia ont été freinées par les autorités américaines qui veulent éviter que des puces trop performantes ne puissent être proposées aux entreprises chinoises. Cela a obligé Jensen Huang, PDG de l’entreprise, à collaborer avec l’Administration Biden avant de proposer ses nouvelles puces bridées qui seront commercialisées d’ici la fin du premier semestre 2024.