Du côté de Paris, les spécialistes de l’intelligence artificielle (IA) affluent. Selon les informations obtenues par Bloomberg, plusieurs chercheurs de DeepMind se seraient mis d’accord pour quitter la division IA de Google afin de fonder leur propre start-up au sein de la capitale française.
Une nouvelle start-up vient garnir l’écosystème français de l’IA
Le nom de la jeune pousse a d’ores et déjà été trouvé : Holistic. Des discussions auraient été menées par l’équipe de chercheurs avec des investisseurs dans le but de lever 200 millions d’euros. Cette somme, importante pour une start-up qui n’en est qu’à ses balbutiements, s’expliquerait par la nécessité d’avoir accès à des serveurs pour faire tourner de grands modèles de langages (LLM). Un accès qui coûte très cher.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Parmi les membres d’Holistic, Laurent Sifre, scientifique chez Google DeepMind depuis près de dix ans. Ce diplômé de l’école polytechnique a travaillé sur Alpha Go, un programme informatique dopé à l’IA, capable de jouer au jeu de go, et même de battre les meilleurs joueurs. D’après Les Echos, Laurent Sifre devrait devenir le directeur technique de la start-up. On retrouve également, Karl Tuyls, chercheur spécialisé dans les systèmes multi-agents, une branche de l’IA où de multiples processus et bots cohabitent pour générer une certaine harmonie dans un environnement donné.
Bien qu’elle envisage de se concentrer sur la création d’un modèle d’IA, les activités exactes de la jeune entreprise ne sont pas connues. Quoi qu’il en soit, Holistic devrait rejoindre la longue liste des start-up spécialisées en IA implantées en France. À l’heure actuelle, la plus connue d’entre elles reste Mistral AI, devenu en décembre dernier une licorne en bouclant un tour de table record de 385 millions d’euros. Lancée dans la course à l’IA générative, la pépite française dirigée par Arthur Mensch a déployé plusieurs LLM dont Mistral 7B et Mistral 8x7B.
Outre Mistral AI, Jimini AI s’est spécialisée dans le monde du droit et de la justice tandis que Nabla cherche à se faire une place dans le monde de la santé. Dernièrement, c’est la medtech française Posos qui a reçu un agrément de la Haute Autorité de Santé pour sa base de données médicamenteuse conçue grâce aux algorithmes de traitement du langage médical qu’elle a développés.
Enfin, l’écosystème français de l’intelligence artificielle s’est renforcé avec le lancement de Kyutai, un laboratoire de recherche en IA à but non lucratif. Xavier Niel, PDG d’Iliad, Eric Schmidt, ancien PDG de Google, et Rodolphe Saadé, PDG de CGA-CGM, ont déboursé 300 millions d’euros en novembre dernier pour attirer les spécialistes de l’IA à Paris, et faire émerger un champion français de la recherche dans ce domaine.