La Commission européenne a approuvé un projet important d’intérêt commun (PIIEC ou IPCEI), le 5 décembre, dans le but de soutenir « le développement d’une approche innovante pour effectuer des traitements de données de manière extrêmement large ». Sept pays européens, dont la France, ont obtenu le feu vert de l’institution européenne pour injecter jusqu’à 1,2 milliard d’euros d’argent public chacun dans le secteur du cloud et de l’edge computing.
L’UE cherche à allier performance et souveraineté en matière de cloud
Baptisée IPCEI Next Generation Cloud Infrastructure and Services (IPCEI CIS), ce vaste programme comprend dix-neuf projets portés par autant d’entreprises. Parmi les groupes participants, l’opérateur français Orange, l’ESN Atos, en pleine restructuration, l’opérateur espagnol Telefónica, ou encore les allemands Siemens, SAP et Deutsche Telekom. En finançant chacun de ces projets, l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas et la Pologne espèrent pouvoir stimuler les investissements privés à l’égard de ces initiatives, à hauteur de 1,4 milliard d’euros de fonds supplémentaires.
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Outre ces dix-neuf entreprises, quatre-vingt-dix sociétés partenaires seront indirectement impliquées dans ces initiatives. Ces start-up et PME proviennent des pays concernés par le PIIEC, mais aussi de cinq autres États membres que sont la Belgique, la Croatie, la Lettonie, le Luxembourg et la Slovénie.
Les dix-neuf projets de ce PIIEC ont un but commun : développer des logiciels open source permettant d’intégrer les services cloud et edge offerts par différents fournisseurs. En regroupant tous ces outils, ils créeront le « premier continuum cloud-to-edge multifournisseurs interopérables à l’échelle de l’UE ». Les premiers résultats concrets du programme sont attendus pour fin 2027. Les phases de recherche et de développement de chaque projet dureront plusieurs années, pour un premier déploiement industriel prévu pour 2031. « Les délais sont variables selon les projets et les entreprises impliquées », précise Didier Reynders, commissaire européen à la Justice.
L’IPCEI CIS s’inscrit dans la volonté de l’UE de proposer un cloud souverain, comme ce qu’elle souhaitait faire avec Gaia-X. Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie et de l’Action climatique a souligné cette volonté, assurant qu’il s’agissait « d’un projet clé qui apportera une contribution décisive à la sauvegarde de la souveraineté numérique et technologique de l’Europe et au renforcement de la compétitivité de l’industrie européenne ».
De son côté, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique s’est réjoui de la validation de ce PIIEC. « Ce projet est essentiel, car il ouvre la voie au leadership européen en matière d’infrastructures numériques. Nos entreprises, universités et laboratoires collaboreront au développement de nouvelles technologies qui serviront les intérêts de l’ensemble du secteur numérique européen et, plus largement, de tous les secteurs de l’économie, » a-t-il déclaré.
Depuis 2018, la Commission européenne a approuvé six PIIEC dans les domaines des batteries, de l’hydrogène, de la microélectronique, et des technologies de communication. Ce projet important d’intérêt commun est le premier en lien avec la gestion, le stockage et le traitement de la big data. « Ce programme innovant offrira un nouvel éventail de possibilités aux acteurs européens du secteur numérique, essentiel à la double transition verte et numérique de l’Europe » assure la Commission européenne.