Depuis l’éviction de Sam Altman, l’avenir d’OpenAI reste indécis. Dans une lettre rédigée et signée le 20 novembre, 747 des 770 employés de la société spécialisée dans l’IA générative ont demandé la démission du conseil d’administration de l’entreprise, protestant contre le départ forcé de leur PDG et celui volontaire du président du conseil d’administration, Greg Brockman.

Le conseil d’administration d’OpenAI sous pression

« Le processus par lequel plusieurs membres du conseil d’administration ont licencié Altman et retiré Brockman du conseil d’administration a mis en péril tout le travail effectué jusqu’à présent, et a miné notre mission et notre entreprise, » déplore la lettre. Désormais, une grande majorité des employés de la société considère que les membres du conseil d’administration ont prouvé qu’ils n’avaient pas les compétences pour superviser OpenAI.

Si à la base, seuls 505 employés avaient signé ce courrier, ce nombre a largement dépassé les 700 durant la journée du lundi. La quasi-totalité des employés d’OpenAI réclame la dissolution du conseil d’Administration, afin d’en former un nouveau, plus à même de piloter l’entreprise. Les salariés concernés ont tous menacé de partir si leur requête n’était pas acceptée.

Selon la vice-présidente des affaires mondiales d’OpenAI, Anna Mankanju, la direction et le conseil d’administration sont toujours en contact avec Sam Altman, dans le but d’apaiser les tensions avec les employés. Pour l’heure, les discussions sont toujours en cours, Anna Makanju précisant « qu’ils n’étaient pas prêts à fournir une réponse finale ce lundi soir […] Ces discussions sont si intenses qu’elles peuvent s’éterniser ».

Un signataire inattendu

Parmi les signataires de la lettre, Mira Murati, qui avait été nommé le 17 novembre comme PDG intérimaire d’OpenAI suite au départ de Sam Altman. Bien qu’elle ait accepté le poste, l’ancienne directrice de la technologie (CTO) du groupe n’a pas hésité à montrer son mécontentement vis-à-vis de l’éviction du cofondateur d’OpenAI. Elle a été débarquée de son rôle de dirigeante dès le 19 novembre, n’étant restée que 48 heures à la tête de l’entreprise, remplacée par Emmett Schar, l’ancien CEO de Twitch.

Plus surprenant, Ilya Sutskever, data scientist en chef de la firme, a également signé cette lettre. Il était pourtant l’un des quatre membres du conseil d’administration à l’origine du départ de Sam Altman. C’est par ailleurs lui qui l’a contacté le 16 novembre afin de le convier à la réunion annonçant son licenciement.

Sur X Ilya Sutskever a fait son mea culpa : « Je regrette profondément ma participation aux actions du conseil d’administration. Je n’ai jamais eu l’intention de nuire à OpenAI. J’aime tout ce que nous avons construit ensemble et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour réunir l’entreprise ». Sam Altman et Greg Brockman ont chacun répondu à sa déclaration en publiant trois cœurs. À noter qu’il n’a pas indiqué s’il quitterait le conseil d’administration, même s’il a subi des pressions croissantes de la part des employés pour qu’il n’en fasse plus partie.

Les employés d’OpenAI courtisés par d’autres acteurs du secteur

Malgré les discussions en cours, l’avenir de Sam Altman et Greg Brockman semble tout tracé. Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, leur a offert un emploi au sein d’une nouvelle division dédiée à la recherche avancée sur l’intelligence artificielle. Le dirigeant de la firme de Redmond a d’ailleurs précisé qu’il était tout à fait envisageable d’accueillir d’autres employés d’OpenAI, considérés à ses yeux comme des « ressources nécessaires à leur réussite ».

Toujours sur les réseaux sociaux, Marc Benioff, directeur général de l’éditeur de logiciels Salesforce, qui après avoir licencié à tour de bras, cherche de nouveaux talents, a invité les chercheurs d’OpenAI à lui envoyer leur CV, tout en leur proposant un salaire équivalent à celui qu’ils touchent actuellement. Mustafa Suleyman, fondateur de la start-up d’IA Inflection, s’est attristé des déboires d’OpenAI, mais n’a pas hésité à proposer aux employés d’OpenAI de les rejoindre, afin de développer sa jeune pousse.