Neo Motors s’apprête à commercialiser la toute première automobile 100 % marocaine. La société, cofondée en 2017 par le ministre marocain de la communication et de la culture, cible également une cotation à la Bourse nationale en vue de se développer dans le secteur des véhicules électriques.

« Une voiture pour le peuple »

Le modèle passager à trois portes, qui devrait concurrencer la Renault Dacia et des marques chinoises, va initialement être assemblé en 3 000 unités. Neo Motors souhaite néanmoins passer à 15 000 véhicules par an d’ici à trois ans, rapporte Bloomberg après s’être entretenu avec Nassim Belkhayat, le PDG de l’entreprise.

« Nous voulions fabriquer une voiture pour le peuple, comme l’a fait Volkswagen il y a un siècle. Nous avons fabriqué notre propre corps, notre propre cadre et notre système de câbles électriques, et nous avons confié le reste à 43 fournisseurs locaux », s’est félicité le dirigeant.

Pour commencer, la Neo sera livrée aux clients qui l’ont commandée aux mois de mars et avril derniers. Plus de 200 commandes ont été reçues par la société, selon le responsable.

Avec Neo Motors, Maroc veut stimuler son industrie automobile

Le Maroc ne compte que 4,3 millions de voitures immatriculées pour environ 37 millions d’habitants. Le constructeur souhaite mener une nouvelle avancée pour l’industrie automobile marocaine, un secteur qui est d’ailleurs cultivé par le gouvernement dans le cadre d’une initiative plus large visant à transformer le pays en un centre de fabrication et de commerce ouvert à la fois à l’Occident et à la Chine.

Dans cette optique, le roi Mohammed VI a rencontré les dirigeants de Neo Motors au début de l’année, lui octroyant une publicité bienvenue. La voiture lui a été présentée en mai dernier. Si les véhicules Peugeot et Renault de Stellantis NV sont déjà assemblés dans le royaume, les autorités se concentrent désormais sur l’ajout de valeur en fabriquant des composants clés dans le pays. En commençant à fabriquer des moteurs dans sa nouvelle usine de Kénitra en 2019, Peugeot a par exemple permis de fournir une pièce locale à un prix compétitif que les constructeurs automobiles devaient auparavant importer.

Une entrée à la Bourse de Casablanca s’inscrit dans les plans futurs de la société, qui étudie également la possibilité de se lancer dans le secteur des véhicules électriques.