Le gouvernement japonais s’apprête à accorder une rallonge de 13 milliards de dollars supplémentaires, dans le budget prévu pour dynamiser son industrie des semi-conducteurs. Grâce à l’entité Rapidus, à la présence d’acteurs majeurs du secteur dans le pays et à un meilleur contrôle de la chaîne d’approvisionnement, le Japon veut retrouver sa place de leader des composants électroniques.
Chaîne d’approvisionnement, recherche et développement, production de masse : rien ne doit échapper au Japon
5 milliards d’euros seront versés à un fonds destiné à soutenir la production en masse de puces. Selon plusieurs responsables gouvernementaux s’étant confiés à Bloomberg, cet argent pourra être utilisé pour soutenir l’arrivée de la deuxième usine du taïwanais TSMC à Kumamoto, dans le sud-ouest du Japon. Le gouvernement a promis en août qu’il subventionnerait au moins un tiers de la somme totale dédié à la construction de cette future installation.
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Fin octobre, le ministre japonais de l’Industrie, Yasutoshi Nishimura, a annoncé vouloir ouvrir des discussions avec les États-Unis et l’Union européenne pour la création de règles communes en matière de subventions publiques, et créer un environnement concurrentiel sain et équitable pour tous. Les trois superpuissances ont toutes mis en place des politiques de subventions pour améliorer leurs capacités de production et leur chaîne d’approvisionnement. Celles de Bruxelles et de Washington s’appuient sur la création d’un Chips Act doté d’enveloppes de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour accompagner les entreprises du secteur s’installant sur leurs territoires.
Environ 4,2 milliards d’euros seront utilisés par le Japon pour soutenir la recherche de semi-conducteurs de pointes. C’est Rapidus, l’entité créée par le gouvernement nippon l’année dernière pour relancer ses ambitions en matière de composants électroniques, qui pourrait bien profiter de cet argent. Elle est soutenue par IBM avec qui elle a noué un partenariat dans le but de produire d’ici 2027, des puces gravées sur 2 nanomètres. L’entreprise américaine avait justement réussi en 2021 à en développer une.
Dernièrement, la société a massivement embauché plus de 200 personnes pour l’aider à atteindre cet objectif, et pour l’aider à fabriquer au plus vite ses composants dans sa future usine située dans la région d’Hokkaido. Enfin, le reste du financement prévu, soit 3,8 milliards d’euros, sera affecté à un fonds visant à renforcer la chaîne d’approvisionnement en composants électroniques du Japon. D’ici la fin de la décennie, Tokyo aimerait tripler les ventes de semi-conducteurs produits sur son sol, et atteindre le seuil des 100 milliards de dollars.