Pas de répit pour Google. Alors qu’elle affronte actuellement le département de la Justice américain devant les tribunaux, la firme de Mountain View doit également se défendre face à Epic Games dans un nouveau procès. L’éditeur de Fornite, qui a perdu une affaire similaire contre Apple, compte bien en sortir en vainqueur.

Une première affaire perdue face à Apple

Ce nouveau procès fait suite à une plainte déposée en 2020 par Epic Games à l’encontre d’Apple et de Google. Les deux géants ont été accusés de pratiques anticoncurrentielles et d’abus de position dominante au sein de leurs magasins d’applications respectifs, notamment en raison de leur politique tarifaire. Google prélève une commission de 15 à 30 % sur les biens et services numériques achetés dans les applications proposées dans le Play Store.

Epic a déjà perdu son procès contre Apple ; sur les dix chefs d’accusation à l’encontre de la marque à la pomme et ses pratiques au sein de l’App Store, seulement un a été reconnu par la justice. L’entreprise espère tirer la leçon de cette défaite pour ne pas subir le même sort face au géant de la recherche en ligne. Ainsi, l’éditeur prévoit d’attirer l’attention sur les différents contrats de Google avec les fabricants de smartphones, qui les empêcheraient l’installation d’app stores tiers.

Si Google autorise aux détenteurs d’Android de télécharger des applications via un autre système que le Play Store, Epic estime que ses différents accords et pratiques relèvent d’un comportement monopolistique. Pour sa part, la firme de Mountain View se justifie en rappelant qu’elle doit assurer sa compétitivité dans un secteur hautement concurrentiel.

« La vérité est qu’Epic souhaite simplement bénéficier de tous les avantages offerts par Android et Google Play sans avoir à payer pour cela », dénonce Wilson White, vice-président de Google chargé des politiques publiques et des affaires gouvernementales. L’entreprise assure que ses tarifs comptent parmi les plus bas du marché.

Epic assure détenir des preuves accablantes

Ce procès, qui devrait s’étendre sur un mois, présente des différences essentielles par rapport à celui contre Apple. L’affaire sera tranchée par un jury plutôt que par un juge, et Epic estime que ce détail pourrait lui permettre de l’emporter. L’éditeur affirme également détenir des preuves accablantes. Par exemple, il affirme que Google a soudoyé certains développeurs pour qu’ils utilisent son système de paiement via un programme appelé Project Hug.

Les PDG de Google et d’Epic, Sundar Pichai et Tim Sweeney, sont attendus pour témoigner. Si les jurés estiment que Google enfreint la loi, un juge décidera alors de la manière de remédier aux éventuelles violations de la législation antitrust. Une victoire du créateur de Fortnite pourrait contraindre la firme de Mountain View à apporter des modifications à Android, en permettant par exemple à Epic de pré-installer sa boutique sur les appareils.