Lors du procès qui oppose Epic Games à Google, un accord secret établi entre la firme de Mountain View et Spotify a été mis au jour. Grâce à celui-ci, le géant suédois est largement avantagé par rapport aux autres développeurs qui proposent leurs applications au sein du Play Store.
Un accord « sur mesure »
Le procès, initié par Epic Games afin de lutter contre une politique tarifaire jugée injuste dans le magasin d’applications, s’est ouvert au début du mois. Les témoignages s’enchaînent, et les révélations pleuvent. À la barre, Don Harrison, responsable des partenariats mondiaux chez Google, a ainsi confirmé que Spotify ne payait aucune commission lorsqu’un utilisateur s’abonne à l’une de ses offres par l’intermédiaire de son propre système. Si Google est choisi comme processeur de paiement, le géant suédois lui reverse une redevance de 4 %.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Ce montant s’élève habituellement à 15 %, ou à 11 % pour la facturation au choix de l’utilisateur, qui permet aux développeurs de proposer leurs propres solutions de paiement ou celles de tiers. C’est ce pourcentage qui aurait normalement dû être appliqué à Spotify. La firme de Mountain View a d’ailleurs tenté de cacher les détails de cet accord, par peur que cela lui soit préjudiciable dans ses futures négociations avec d’autres développeurs.
« Si Spotify ne fonctionne pas correctement à travers les services Play et les services principaux, les gens n’achèteront pas de téléphones Android », a justifié Harrison. Compte tenu de l’immense popularité du service de streaming musical, un accord « sur mesure » s’est imposé, a-t-il expliqué. En outre, les deux parties ont accepté de verser 50 millions de dollars chacune à un « fonds de réussite » commun, dont les contours n’ont pas été révélés.
Les révélations sur Google s’enchaînent
Google a également proposé à Netflix une remise spéciale de 10 %. Une offre refusée par la firme qui, soit dit en passant, ne dispose plus d’option d’achat in-app sur Android.
Les révélations concernant les secrets industriels de la firme de Mountain View se succèdent, et témoignent de pratiques frôlant avec l’illégalité. Il y a quelques jours, on apprenait lors d’un autre procès que l’entreprise verse à Apple 36 % de tous les revenus publicitaires générés par l’intermédiaire du navigateur Safari. Si le montant exact n’est pas connu, il s’agit d’une somme astronomique.
Pour sa part, Spotify a souvent critiqué les frais d’achats in-app appliqués par Google et Apple. L’entreprise a complètement abandonné le système de facturation de l’App Store pour éviter de payer une commission pouvant aller jusqu’à 30 %. Elle était également membre de la Coalition for App Fairness, un groupe de soutien à Epic Games dans les affaires l’opposant aux deux géants de la Silicon Valley. Peut-être que son partenariat exclusif avec Google lui a changé les idées…