Alors que les tensions entre la Chine et les États-Unis continuent de croître, les entreprises issues de l’Empire du Milieu ont considérablement augmenté leurs dépôts de brevets dans la cybersécurité. Au mois d’août, six des dix premières détentions mondiales de brevets dans ce secteur appartenaient à des firmes chinoises.
Huawei et Tencent dans le top 3 des brevets de cybersécurité
Sous fond de guerre commerciale qui ne cesse de s’intensifier, les États-Unis ont approuvé de nombreuses restrictions à l’encontre de l’industrie technologique chinoise. Par exemple, Washington a récemment renforcé les limitations sur les exportations de puces d’intelligence artificielle (IA) vers le pays. L’Occident craint en effet que Pékin n’utilise cette technologie pour augmenter ses capacités militaires.
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Face à ces mesures, la Chine pousse ses entreprises à redoubler d’efforts pour ne plus dépendre de l’industrie étrangère. Cela se traduit dans les nombreux brevets déposés par les géants technologiques du pays. Selon un rapport de Nikkei Asia, basé sur des données compilées en collaboration avec le fournisseur de services d’information américain LexisNexis, ils sont en tête dans le dépôt de brevets liés à la cybersécurité à l’échelle mondiale.
Si c’est IBM qui domine le classement avec 6 363 brevets, la société est suivie de près par Huawei et Tencent avec respectivement 5 735 et 4 803 brevets. Alibaba et Ant Group en font également partie.
Les restrictions américaines galvanisent-elles la Chine ?
La Chine a accéléré ses efforts dans ce secteur à partir de 2018, d’après Hiroko Osaka, responsable du marketing en Asie pour le département de propriété intellectuelle de LexisNexis. Cela correspond au début des vives tensions entre les deux premières puissances mondiales. En 2019, l’administration Trump plaçait Huawei sur liste noire pour des questions de sécurité nationale, et le président Joe Biden continue, lui aussi, d’approuver des mesures restrictives contre les entreprises de l’Empire du Milieu.
« L’importance de la protection de la propriété intellectuelle a été réaffirmée dans la bataille pour la suprématie sur les technologies et les données avancées, ce qui pourrait avoir déclenché la vague de dépôts de demandes par les entreprises chinoises », a commenté Hiroko Osaka.
Cette tendance témoigne de l’énergie déployée par l’Empire du Milieu. Les restrictions américaines semblent même galvaniser son industrie ; dans le secteur des semi-conducteurs, des experts assurent que l’initiative de la Maison Blanche pousse Pékin à réaliser localement ce dont elle est privée par l’Occident.