Broadcom a indiqué le 30 octobre qu’elle cherchait à finaliser au plus vite l’acquisition du fabricant de logiciels VMware. L’accord de fusion des deux sociétés doit expirer le 26 novembre prochain, tandis que la Chine envisage de bloquer l’opération.
Broadcom doit finaliser l’acquisition de VMware avant le 26 novembre, sinon son projet tombera à l’eau
Initialement prévue pour le 30 octobre, la finalisation du rachat de VMware par Broadcom va devoir attendre encore un peu. Les deux entreprises ne paniquent pas et semblent confiantes dans leur communiqué. Elles s’attendent à ce que l’acquisition « soit finalisée prochainement, avant l’expiration de leur accord de fusion ». Si l’opération ne se concrétise pas avant la fin du mois de novembre, Broadcom devra payer des frais de résiliation de 1,5 milliard de dollars selon les termes de l’accord.
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Avec l’annonce de la super-acquisition de VMware par Broadcom contre 61 milliards de dollars en mai 2022, plusieurs autorités antitrust avaient décidé de mener l’enquête. La Commission européenne considérait par exemple que le rachat du leader mondial des logiciels de virtualisation pouvait restreindre la concurrence sur le marché de certains composants matériels.
Broadcom avait alors dû prendre une série d’engagements d’accès, d’interopérabilité, de confidentialité, de séparation organisationnelle pour rassurer l’institution européenne. Cette dernière a ainsi validé le rachat de VMware en juillet dernier, tout comme la Competition and Markets Authority (CMA) qui a clôturé son enquête en août sans noter de risques pour la concurrence.
Si au premier abord, les deux sociétés pensaient avoir le champ libre pour opérer leur fusion, c’était sans compter sur l’arrivée d’un nouvel acteur : la Chine. L’Administration d’État chinoise de régulation des marchés n’a toujours pas donné son aval, et Pékin pourrait être tentée de bloquer l’acquisition.
En cause, les nouvelles restrictions à l’exportation mises en place par Washington, visant tout particulièrement les processeurs bridés des géants américains à destination du marché chinois. Ces sanctions ne sont clairement pas du goût du gouvernement chinois qui répliquerait à sa manière en retardant le rachat. Plus tôt en 2023, Intel avait dû abandonner son projet de rachat de Tower Semiconductor pour 6 milliards de dollars, après que la Chine n’ait pas donné son approbation et que son accord de fusion ait expiré.
Si la fusion de Broadcom avec VMware ne voit pas le jour à cause de Pékin, ce serait la deuxième fois en cinq ans que l’entreprise technologique voit ses ambitions freinées par les tensions sino-américaines. En 2018, c’était Donald Trump qui avait bloqué l’opération de Broadcom qui voulait faire main basse sur Qualcomm contre 140 milliards de dollars. L’ancien président des États-Unis avait affirmé qu’un tel rachat porterait atteinte à la sécurité nationale du pays.