La Commission européenne a déclaré, le 20 décembre 2022, avoir ouvert une enquête sur le rachat de VMware, derrière de nombreux logiciels de virtualisation, par Broadcom, un géant de l’industrie des semi-conducteurs, pour 61 milliards de dollars. Il s’agit de la deuxième plus grosse acquisition dans le secteur de la tech, juste derrière celle d’Activision Blizzard par Microsoft fixée à 69 milliards de dollars.
Une opération scrutée à la loupe
C’est sans surprise que les achats de cette envergure sont scrupuleusement observés par les régulateurs du monde entier. Après les États-Unis et le Royaume-Uni, l’Union européenne se penche à son tour sur l’opération annoncée fin mai. Fin novembre, Bruxelles avait entamé les pourparlers avec Broadcom pour s’assurer que l’acquisition ne porte pas atteinte à la concurrence.
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Depuis quelque temps, l’entreprise californienne cherche à varier son activité. Pour y parvenir, elle s’est offert CA Technologies pour 19 milliards de dollars et Symantec pour 10,7 milliards de dollars. Une frénésie d’achats qui inquiète l’autorité européenne. La Commission européenne craint que l’acquisition de VMware « puisse permettre à Broadcom de restreindre la concurrence sur le marché des cartes réseau, des contrôleurs HBA FC et des adaptateurs de stockage ».
Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission à la concurrence, révèle que « notre enquête initiale a montré qu’il est essentiel que les semi-conducteurs des serveurs soient interopérables avec les logiciels de VMware. Nous craignons qu’après la fusion, Broadcom puisse empêcher ses concurrents d’interagir avec le logiciel de virtualisation de serveurs de VMware ». Elle explique que « cela entraînerait des prix plus élevés, une qualité moindre et moins d’innovation pour les clients et les consommateurs ».
Broadcom a déjà eu des précédents
Si les régulateurs se montrent aussi prudents face à cette opération, c’est parce que Broadcom a déjà fait preuve d’abus de position dominante. En 2021, la Federal Trade Commission interdisait le poids lourd d’exercer « des représailles à l’encontre des clients qui font des affaires avec les concurrents de Broadcom ».
Dans une déclaration relayée par TechCrunch, Broadcom se dit prêt à « poursuivre notre travail constructif avec la Commission européenne dans le cadre de son processus d’examen approfondi ». La société basée à San José affirme également « progresser dans ses différents dépôts réglementaires à travers le monde ». La Commission européenne dispose de 90 jours ouvrables, jusqu’au 11 mai 2023, pour prendre une décision.