Plus d’un an après avoir révélé sa volonté d’acheter l’entreprise de logiciel VMware, Broadcom, spécialiste des semi-conducteurs, semble toucher au but. Le 21 août la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité de la concurrence britannique, a clôturé son enquête sans noter de risques pour la concurrence, laissant le champ libre à la fusion.

Broadcom a le droit d’y croire

Du propre aveu de l’autorité, il s’agit de « la plus grande acquisition examinée par la CMA ». Avec 61 milliards de dollars, auquel il faut ajouter le rachat de 8 milliards de dettes, l’opération lancée en mai 2022 par Broadcom a fait frémir toutes les autorités de la concurrence.

L’enquête préliminaire britannique a été lancée fin 2022, Richard Feasey, président du comité indépendant chargé des investigations approfondies, a conclu en ce milieu d’été « après avoir soigneusement examiné les éléments de preuve et constaté qu’il n’y a aucun problème de concurrence, nous avons conclu que l’accord peut avoir lieu ».

Pour la CMA, le Royaume-Uni ne risquait pas de voir une réduction de la fourniture de composants et qu’il ne serait pas dans l’intérêt de Broadcom de brider les logiciels de virtualisation de serveur de VMware, la spécialité du groupe. L’autorité a toutefois noté un risque sur l’accès par Broadcom à des informations commercialement sensibles d’autres entreprises. Un point sans conséquence, puisqu’elle a estimé que ces données arrivaient suffisamment tard dans le processus pour ne pas avantager l’américain.

Dans un communiqué annonçant la bonne nouvelle, l’entreprise a déclaré « Broadcom continue de travailler de manière constructive avec les régulateurs d’autres juridictions et est à un stade avancé du processus visant à obtenir les approbations réglementaires requises restantes ».

Bruxelles a dit « oui, mais », Washington reste silencieux

Le 12 juillet c’est l’autorité de la Commission européenne qui avait validé l’opération. Une décision soumise à certains engagements obligatoires pour Broadcom sur une durée de dix ans, pour éviter les risques de concurrence déloyale sur un point précis.

Il reste désormais à la Federal Trade Commission (FTC), aux États-Unis à se dresser ou non contre la fusion. Selon Broadcom la situation est rassurante, « il n’y a pas d’obstacle juridique à la clôture de l’opération en vertu de la réglementation américaine sur les fusions ». Si l’entreprise ne souffre pas d’une mauvaise surprise, le rachat pourrait se conclure le 30 octobre.