TikTok s’oppose à une amende infligée par l’agence de protection des données irlandaise à son encontre. L’application chinoise est accusée de ne pas avoir respecté la confidentialité des données des mineurs.
Des faits remontant à 2020
L’enquête de l’agence irlandaise a porté sur une période de cinq mois entre juillet et décembre 2020, lorsque l’application gagnait très rapidement en popularité. Il lui est reproché d’avoir rendu publics par défaut les profils créés par ses utilisateurs, y compris ceux âgés de 13 à 17 ans.
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L’outil Connexion Famille, qui permet aux parents de relier le profil de leur enfant à leur compte, a également été critiqué. Ces profils pouvaient parfois être associés à des comptes sans que l’entreprise ait vérifié s’ils appartenaient à un parent ou à un tuteur légal, a constaté le régulateur. Il a conclu que l’application ne protégeait pas les mineurs contre le traitement inutile des données et n’agissait pas de manière transparente, et lui a infligé une amende de 345 millions d’euros en septembre.
En vertu du RGPD, l’autorité irlandaise de surveillance des données est chargée de toutes les enquêtes concernant TikTok, car la plateforme a désormais son siège européen à Dublin. Le Comité européen de la protection des données a dû approuver la décision finale, car l’infraction présumée concernait l’ensemble de l’Union européenne (UE).
TikTok fait appel
« Nous sommes en désaccord avec plusieurs aspects de la décision, en particulier le montant de l’amende », assurait TikTok juste après l’annonce du verdict. Le réseau social plaide notamment un manque de temps pour se mettre en conformité avec les nouvelles règles européennes en 2020. Il a donc décidé de faire appel de la décision devant le Tribunal de l’Union européenne.
Il conteste également une autre ordonnance de l’agence de protection des données irlandaises visant à éliminer les pratiques « trompeuses ou manipulatrices » susceptibles de porter atteinte à la vie privée.
Pour l’heure, peu d’informations supplémentaires ont été données par TikTok, mais cette démarche témoigne la détermination de la plateforme, qui est la cible des régulateurs occidentaux depuis de longs mois. Suspectée d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois, l’entreprise a même été contrainte de réfléchir à une manière de rassurer les législateurs.
Elle a élaboré des plans visant à stocker localement les données de ses utilisateurs européens et américains, afin de garantir que ces informations ne puissent pas être consultées par les autorités chinoises.