Après Oppo et Xiaomi, Vivo est à son tour sous la surveillance des autorités indiennes. Cette semaine l’agence de New Delhi chargée de l’application des lois financières a arrêté un employé de la société chinoise, spécialisée dans la fabrication de smartphones. Cette arrestation pourrait préfigurer une nouvelle vague de sanctions à l’encontre des entreprises chinoises opérant en Inde, souligne le quotidien économique britannique.

Elle intervient un an après que le Directorate of Enforcement (organe du ministère des finances indien, chargé d’enquêter sur les crimes financiers) a perquisitionné plusieurs propriétés de Vivo, afin d’enquêter sur les transferts illégaux de fonds vers la Chine dont l’antenne indienne de la marque se serait rendue coupable. En l’occurrence, les sommes supposément transférées représenteraient près de la moitié du chiffre d’affaires de la société en Inde, soit 1,2 milliard de roupies (environ 13,6 millions d’euros).

L’Inde s’attaque aux entreprises chinoises…

Si les autorités indiennes s’intéressent de plus en plus près aux activités des entreprises chinoises, ce n’est pas par hasard. Depuis 2020 et les escarmouches ayant opposé des soldats chinois à l’armée indienne le long de la frontière himalayenne, les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées. L’Inde n’a pas rompu ses liens économiques avec la Chine, mais elle a mis en place des mesures de rétorsion économiques visant de nombreuses entreprises chinoises. En parallèle plusieurs dizaines de firmes chinoises ont d’ailleurs été bannies du marché indien, dont TikTok.

C’est dans ce contexte qu’un ressortissant chinois, employé de Vivo, a été arrêté en compagnie de trois autres personnes liées à l’entreprise. Vivo a confirmé, par l’intermédiaire d’un communiqué transmis au Financial Times, qu’un de ses employés avait bien été arrêté en Inde, mais sans préciser sa nationalité. « La récente arrestation nous préoccupe profondément », a déclaré la firme. « Nous utiliserons toutes les options légales à notre disposition », a poursuivi Vivo, avant de préciser être « fermement attaché à ses principes éthiques et rester soucieux de respecter la loi ».

… Sur fond de tensions géopolitiques avec la Chine

Actuellement, les accusations exactes qui pèsent sur l’employé de Vivo arrêté demeurent inconnues. Toutefois, il est avéré que Vivo avait été l’objet d’accusations de fraudes douanières l’année dernière.

Comme mentionné précédemment, Vivo ne fait pas exception dans la liste des entreprises chinoises qui subissent les conséquences des mesures prises par les autorités indiennes. Au cours des 18 derniers mois, les régulateurs indiens ont également ciblé Oppo et Xiaomi, qui ont vu près de 700 millions de dollars d’actifs être bloqués.

Ces différentes mesures, perquisitions et plus récemment arrestations, ont en tout cas éveillé l’attention de la Chine qui s’est notamment plainte de « l’impact de ces fréquentes investigations » sur les affaires de ces différentes entreprises.