AMD poursuit sa stratégie d’expansion dans le monde de l’intelligence artificielle (IA). L’entreprise américaine annonçait hier l’acquisition de Nod.ai, une start-up spécialisée en logiciels d’IA open source. Le montant de l’opération reste encore inconnu.

Renforcer les capacités logicielles d’AMD

Créée en 2013, Nod.ai est une jeune pousse californienne qui élabore des logiciels capables d’accélérer le déploiement des modèles d’IA. Elle s’appuie principalement sur le processus d’apprentissage par renforcement, grâce auquel un agent informatique apprend progressivement à choisir l’action la plus judicieuse à réaliser, et ce, en toute autonomie. Sa technologie de pointe lui a permis de mener une ascension discrète, mais certaine. Lors de sa dernière levée de fonds, effectuée en début d’année dernière, la société était valorisée à 36,5 millions de dollars.

Anush Elangovan, le PDG de Nod.ai, vante le rôle de son entreprise sur le marché de l’IA, la décrivant comme un « contributeur majeur de certains des référentiels d’IA les plus importants au monde, notamment SHARK, Torch-MLIR et la technologie de génération de code OpenXLA/IREE ».

Pour AMD, c’est l’opportunité de profiter de l’expertise d’une start-up reconnue dans toute l’industrie pour sa technologie de logiciel avancée. « L’acquisition de Nod.ai devrait considérablement améliorer notre capacité à fournir aux clients de l’IA des logiciels ouverts qui leur permettent de déployer facilement des modèles d’IA très performants adaptés au matériel AMD », précise Vamsi Boppana, vice-président chargé de l’intelligence artificielle chez AMD. Parmi ce matériel, les centres de données AMD Instinct, les processeurs Ryzen AI, les processeurs EPYC, les SoC Versal et les GPU Radeon.

Nvidia et AMD : une course technologique sans merci

Ce nouveau rachat s’inscrit dans la stratégie d’AMD, pour qui « la première, la deuxième et la troisième priorité sont l’IA, l’IA et l’IA », soulignait sa PDG Lisa Su. Pour enrichir sa division dédiée, le concepteur de puces américain a récemment jeté son dévolu sur Mipsology. Cette start-up francilienne est connue pour ses logiciels d’accélération des processus d’inférence pour l’IA. En parallèle, AMD s’est rapproché de Microsoft pour développer en interne des processeurs destinés à l’IA.

Portée par de grandes ambitions, l’entreprise compte tirer profit d’un marché encore émergent de l’IA générative. La domination de Nvidia sur ce terrain reste toutefois un obstacle de taille. La société dirigée par Jen-Hsun Huang travaille depuis plus de dix ans déjà sur la conception d’un ensemble de logiciels et de matériel qui fonctionnent en symbiose, comprenant puces, langage de programmation, équipements de réseau et serveurs. Un puissant écosystème permettant aux clients d’améliorer rapidement leurs capacités.

C’est cette forte proposition logicielle et matérielle qui a permis à Nvidia de s’imposer, de façon écrasante, dans le secteur des processeurs pour l’IA. Malgré tout, AMD n’a pas dit son dernier mot.