Microsoft serait en collaboration avec AMD afin de concurrencer Nvidia dans le marché des processeurs graphiques (GPU) destinés à l’intelligence artificielle (IA), que la firme domine allègrement.

Le monopole de Nvidia

Nvidia détient 95 % du marché des processeurs graphiques pouvant être utilisés pour l’apprentissage automatique, branche de l’intelligence artificielle exploitée pour les modèles de langage étendus (technologie qui alimente ChatGPT ou Bard de Google) et l’IA générative en général. De par ses ambitions immenses dans ce secteur, Microsoft cherche à réduire sa dépendance à Nvidia, notamment car les prix des processeurs de l’entreprise sont particulièrement élevés.

Le mois dernier, l’existence d’un projet baptisé Athena en interne chez la firme de Redmond était révélé. Il s’agit d’une initiative en œuvre depuis 2019 qui vise à la fabrication de GPU maison par Microsoft, ce qui lui permettrait de drastiquement réduire ses coûts d’exploitation. En plus de ses projets dans l’IA, avec l’intégration progressive de la technologie dans plusieurs de ses outils, l’entreprise utilise également des dizaines de milliers de GPU Nvidia pour sa plateforme de cloud computing, Azure.

Selon Bloomberg, AMD participe à l’effort de Microsoft et, en échange, la firme de Redmond apporte son soutien aux efforts d’AMD, y compris des ressources d’ingénierie, pour venir concurrencer Nvidia dans le secteur des processeurs IA.

AMD veut capitaliser sur le marché émergent de l’IA générative

En effet, AMD ne propose pas de système équivalent à la bibliothèque CUDA de Nvidia, qui a été à l’origine de la plupart des progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle au cours de la dernière décennie. Désormais, la firme souhaite capitaliser sur la démocratisation de la technologie. « Nous sommes très enthousiastes quant à notre opportunité dans le domaine de l’IA. Il s’agit de notre priorité stratégique n° 1. Nous sommes au tout début de l’ère informatique de l’IA, et le taux d’adoption et de croissance est plus rapide que pour toute autre technologie dans l’histoire récente », révélait récemment Lisa Su, directrice générale d’AMD.

Créer une alternative à la gamme de Nvidia devrait être une tâche particulièrement difficile. La firme propose un ensemble de logiciels et de matériel qui fonctionnent ensemble, y compris des puces, un langage de programmation, des équipements de réseau et des serveurs, ce qui permet aux clients d’améliorer rapidement leurs capacités.

Microsoft et AMD ne sont pas les seuls acteurs à essayer de développer des processeurs IA en interne. Google possède sa propre puce TPU (Tensor Processing Unit) pour entraîner ses modèles d’IA, et Amazon a également créé des puces pour entraîner les modèles informatiques d’apprentissage automatique.

À noter que Frank Shaw, porte-parole de Microsoft, a nié qu’AMD participait au projet Athena, bien qu’il ait qualifié l’entreprise d’« excellent partenaire ».