Kyoto, au Japon, accueille depuis le 8 octobre jusqu’au 12 la 18e édition du Forum sur la gouvernance d’Internet. Son Premier ministre, Fumio Kishida, a profité, ce jour, de la session dédiée à l’IA pour annoncer que le G7 poursuivra les travaux entamés il y a quelques mois sur la réglementation de cette technologie.
Un automne sous le signe de l’IA
« J’ai découvert le potentiel caché de l’IA générative [cette année]. J’ai senti que les possibilités sont infinies, » a confié le Premier ministre à la tribune. Plus que vanter les bénéfices de l’IA pour l’innovation, les changements sociétaux à prévoir, il a expliqué que le Japon mettra en place des mesures économiques, « d’ici la fin du mois », pour « travailler activement au développement et à l’utilisation de l’IA ».
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Sur le plan international, Fumio Kishida a déclaré vouloir prolonger le processus engagé à Hiroshima en mai, avec le G7. Le Japon, qui préside pour l’année le regroupement des 7 puissances industrielles occidentales, avait mis sur la table la question de l’IA. Le Premier ministre a rappelé que, malgré ses aspects positifs, « l’IA générative comporte des risques et des problèmes qui menacent l’économie et la société ». Il a notamment insisté sur la question des fausses informations.
Dès cet automne, une réunion en visioconférence doit être organisée entre les membres du G7. L’objectif est de « formuler des lignes directrices internationales pour toutes les parties prenantes de l’IA d’ici la fin de l’année, en tant que principes communs essentiels à la réalisation d’une IA fiable », a rapporté Fumio Kishida.
Interrogée par Reuters, la Commissaire européenne chargée des valeurs et de la transparence, présente à Kyoto, a réagi : « Je constate une grande convergence dans la façon dont nous envisageons l’IA et l’IA générative ». La position japonaise pourrait cependant être plus souple, davantage orientée sur la promotion de la technologie, que sur sa réglementation.
Les lignes directrices diplomatiques du G7
Les institutions de l’Union européenne négocient en ce moment même les termes de l’IA Act. Le média Contexte rapporte que le prochain de ces « trilogues » doit se dérouler le 25 octobre, avec une date de secours en décembre. Le président français Emmanuel Macron et le Chancelier allemand Olaf Scholz doivent également discuter du sujet lors d’une rencontre bilatérale ce 9 et 10 octobre.
Il existe une unanimité sur la nécessité de régulation de l’IA, y compris du côté des entreprises dont c’est le fonds de commerce, à l’image d’OpenAI ou Google. L’approche européenne potentiellement plus stricte qu’ailleurs suscite toutefois des inquiétudes. L’enjeu des lignes directrices négociées dans le cadre du G7 est d’être suffisamment souples pour englober les visions européennes, américaines et japonaises.