Actuellement en Europe, le PDG de Google, Sundar Pichai, a enchaîné les rendez-vous avec plusieurs dirigeants pour discuter d’une réglementation de l’intelligence artificielle (IA). Il s’est engagé à conclure un pacte sur l’IA avec la Commission européenne.

Un pacte sur l’IA établi avec Thierry Breton

Depuis le lancement de ChatGPT fin novembre 2022, l’IA générative, capable de générer du texte ou des images à partir de simples requêtes, connaît une croissance exponentielle. Les géants de la tech comme Google et Microsoft la déploient progressivement dans leurs produits utilisés quotidiennement par des millions de personnes, et accélèrent la recherche dans le domaine afin de ne pas être devancés par leurs concurrents.

Si cette technologie détient un potentiel indéniable en termes de créativité et de productivité, ses dangers sont aussi très nombreux : désinformation, emploi, vie privée, etc., à tel point que de nombreux chercheurs éminents tirent la sonnette d’alarme. Même les dirigeants des entreprises les plus en avance sur l’IA appellent à un encadrement stricte de cette dernière. C’est notamment le cas de Sam Altman, PDG d’OpenAI, mais également de Sundar Pichai. Selon lui, l’IA doit par exemple être régulée de la même manière que les armes nucléaires.

Il vient justement de rencontrer le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, à Bruxelles. Les deux hommes souhaitent établir un pacte sur l’intelligence artificielle en attendant que l’AI Act, texte européen visant à réglementer l’usage de l’IA, n’entre en vigueur. Son élaboration prend en effet beaucoup de temps, tant les domaines qu’il couvre sont nombreux.

« Sundar et moi avons convenu que nous ne pouvions pas nous permettre d’attendre que la réglementation sur l’IA devienne effectivement applicable, et que nous devions collaborer avec tous les développeurs d’IA pour élaborer d’ores et déjà un pacte sur l’IA sur une base volontaire avant l’échéance légale », a déclaré Thierry Breton.

Une stratégie bien léchée par Google ?

Le patron de Google a également rencontré Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence. Soulignant la nécessité d’agir ensemble, elle a également annoncé que l’Union européenne (UE) et les États-Unis prévoyaient d’intensifier leur coopération dans le domaine de l’intelligence artificielle afin d’établir des normes minimales avant l’entrée en vigueur de l’AI Act, rapporte Reuters.

Pichai a également rendu visite à Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne. Ensemble, ils ont abordé les efforts nécessaires à fournir pour empêcher que l’IA ne soit exploitée à des fins malveillantes, notamment de propagande dans le cadre de la guerre en Ukraine. Jourova a également mis en exergue les risques de désinformation pour les processus électoraux dans l’UE et ses États membres.

Cette démarche de la part de Sundar Pichai lui permet d’impliquer son entreprise dans les réglementations, probablement strictes, qui l’encadreront à l’avenir. Il peut également rassurer les régulateurs, tout en anticipant les règles futures afin d’éviter de les enfreindre.