Cette semaine, l’autorité britannique de régulation des médias, l’Ofcom, va demander l’ouverture d’une enquête antitrust sur la domination d’Amazon et de Microsoft sur le marché britannique du cloud computing.

Possibles pratiques anticoncurrentielles

Le marché de l’informatique dématérialisée est allégrement dominé par les deux géants, qui détiennent une part de marché de 60 à 70 % au Royaume-Uni. Celle de leur concurrent le plus proche, Google, avoisine les 10 %. Depuis plusieurs mois, le régulateur britannique scrute cette industrie et a ouvert une enquête préliminaire sur de potentielles pratiques anticoncurrentielles.

L’Ofcom s’apprête à publier un rapport pour conclure cette investigation, et devrait finalement poursuivre sur sa lancée, d’après des informations recueillies par Reuters. L’organisme estime que l’état actuel du marché du cloud empêche les clients de négocier des offres avantageuses avec leur fournisseur. Ces derniers sont incités à rester fidèles à un seul service au travers de rabais et de contraintes techniques, même quand il existe de meilleures options. Ces pratiques peuvent relever de l’anticoncurrence, estime l’Ofcom.

Pour leur part, Amazon et Microsoft se montrent complaisants avec les autorités britanniques. La firme de Redmond a déjà fourni soumis une réponse de 58 pages à l’Ofcom, affirmant qu’une enquête pourrait en fin de compte nuire aux consommateurs.

« Il serait particulièrement regrettable que les entreprises britanniques et les clients du secteur public soient confrontés à des solutions de cloud computing moins dynamiques et compétitives sur la scène mondiale que celles dont disposent leurs rivaux dans l’UE, aux États-Unis et en Chine », a notamment prévenu l’entreprise.

Une tendance qui touche d’autres pays

Le marché du cloud, qui a connu une croissance exponentielle pendant la période de pandémie, semble susciter de plus en plus de méfiance de la part des régulateurs. Le secteur est clairement dominé par des géants technologiques, ce qui leur fait craindre l’impossibilité pour des acteurs plus modestes de s’y faire une place.

Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à s’intéresser au cloud computing. Dans un rapport publié en juin, la France faisait également part de ses inquiétudes concernant de possibles pratiques anticoncurrentielles sur ce marché. L’Autorité de la concurrence a d’ailleurs perquisitionné les bureaux français de Nvidia, dont les processeurs graphiques équipent la plupart des centres de données.