Voilà qui devrait être un soulagement pour Frichti. Placé en redressement judiciaire depuis mai 2023, le spécialiste de la livraison instantanée de repas à domicile a été sauvé par son concurrent, La Belle Vie. L’entreprise française a mis sur la table 480 000 euros, dont 30 000 euros pour les actifs et 450 000 euros pour reprendre les stocks de produits alimentaires. L’ambition est simple, mais grande : offrir une seconde vie à la jeune pousse.

Une croissance difficile depuis la fin de la pandémie

C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Frichti. Pionnière depuis sa création en 2015, la start-up s’impose rapidement comme le leader national de la livraison express de produits alimentaires et d’épicerie en France. Le développement d’un réseau opérationnel solide et une clientèle particulièrement fidèle lui permettent vite d’atteindre la rentabilité. La période Covid, propice aux achats en ligne, l’aide à progresser sur la voie du succès.

Le bonheur s’essouffle au fur et à mesure que les effets de la pandémie se dissipent. Les habitudes de consommation reviennent à la normale et le marché tourne au ralenti. Pour survivre, Frichti se fait successivement racheter par Gorillas et Getir, deux spécialistes du quick commerce, avant d’être placé en redressement judiciaire au printemps dernier.

Fin du quick commerce pour la start-up

C’est finalement entre les mains de La Belle Vie que passe l’entreprise. Également créée en 2015, la société a développé un supermarché en ligne de référence en Île-de-France, recensant plus de 25 000 produits. « La synergie des savoir-faire et des compétences de Frichti et de La Belle Vie donnera naissance à un leader incontestable sur le marché, proposant une offre unique et incomparable, » a assuré Paul Lê, Co-fondateur de La Belle Vie, sur son compte LinkedIn.

Cette offre porte un nom : La Halle Frichti. Ce service de courses alimentaires en ligne compte plus de 6 000 références, allant de la sélection de plats faits maison, signature de Frichti, aux produits frais. Les utilisateurs peuvent commander leur déjeuner et ajouter un panier de courses dans la même commande. Pour La Belle Vie, l’objectif est toujours de proposer des produits variés et qualitatifs.

En parallèle, la société compte miser sur les services déjà développés par Frichti. Elle récupère ses activités de livraison de courses, de préparation de repas et son offre de cantine, qui permet aux salariés d’une même organisation de grouper leurs commandes. Son service “La Cafet”, qui se présente sous forme d’espaces de restauration d’entreprise, fait également partie de la liste.

Le modèle quick commerce de la start-up sera, lui, délaissé. « Notre stratégie est de trouver la rentabilité très rapidement. Pour y parvenir, nous allons abandonner le modèle actuel de quick commerce qui a montré ses limites et privilégier une livraison un peu plus lente basée sur des tournées », a expliqué Alban Wienkoop, co-fondateur de La Belle Vie, dans un communiqué. « Les allers-retours à partir d’un dark store ne sont plus d’actualité : nos livreurs partiront depuis un seul grand entrepôt pour des tournées avec plus de produits ».

En effet, La Belle Vie dispose d’un laboratoire de cuisine de 1 300 m² à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et d’un entrepôt parisien de 4 700 m². Pour effectuer les livraisons, quatre des seize hubs franciliens de Frichti seront conservés.

Les activités de la start-up se limitent désormais aux frontières de l’Île-de-France. Pour diminuer les coûts, La Belle Vie recentre ses activités sur cette région uniquement. Pour autant, Paul Lê assure qu’elles feront un jour leur retour en province. Cette décision engendre le licenciement des employés de Lille, Nantes, Bordeaux, Lyon, Aix-en-Provence, Grenoble et Toulouse.