Stuart, entreprise spécialisée dans la logistique du dernier kilomètre, va prochainement changer d’actionnaire majoritaire. Le 18 septembre, la société allemande d’investissement Mutares a annoncé avoir formulé une offre pour acquérir la plateforme de livraison actuellement détenue par La Poste.

La Poste va vendre Stuart, convaincue par une offre alléchante

Contactée par l’Agence France Presse (AFP), La Poste a admis « qu’elle n’avait pas réussi à intégrer Stuart dans son modèle opérationnel, » avant d’ajouter que « la croissance attendue dans la livraison instantanée de colis n’était pas au rendez-vous ». Récupéré en 2017 par Geopost, filiale de La Poste spécialisée dans la livraison de colis à l’international, Stuart s’est démarqué de ses concurrents pendant la pandémie de Covid-19. La start-up avait mis en place un service de livraison à domicile pour les pharmacies et les petits commerçants, les aidant à survivre durant cette période compliquée.

S’il était toujours possible de se faire livrer des produits et denrées divers et variés grâce à la plateforme, cette dernière a tenté de se diversifier après 2021 en proposant à ses clients de se livrer leurs repas à domicile. Malgré tout, cela ne semble pas avoir été une franche réussite dans l’hexagone où Uber, Deliveroo, ou Just Eat lui sont généralement préférés. Une étude proposée par Food Service Vision en mai dernier, affirmait que 41 % des Français n’utilisaient qu’une seule plateforme pour commander leur repas, et qu’il s’agissait souvent des mastodontes du secteur.

Même si elle a réalisé un chiffre d’affaires correct de 400 millions d’euros, elle ne reflète pas la réelle situation de la société. La Poste s’est vue obliger de passer une provision de 134 millions d’euros pour Stuart en août dernier, « motivée par l’accumulation de pertes depuis son acquisition et la difficulté à envisager un retournement » selon les informations obtenues par Les Echos.

Mutares cherche à se renforcer en Europe

Mutares a justifié sa volonté d’acquérir Stuart pour un montant qui n’a pas été divulgué, mais qui semble satisfaire La Poste. Johannes Laumann, Directeur des investissements de la holding allemande considère que cette opération « renforcera sa présence dans le secteur de la logistique et du transport en Europe ». Si l’acquisition venait à se confirmer, le groupe récupérerait une entité opérant dans plus de 100 métropoles européennes, et comptant 203 salariés en France.

De son côté, La Poste cherche à diversifier ses activités, notamment en se faisant une place dans le numérique. Son fer de lance dans ce secteur, Docaposte, a déjà acquis plus d’une vingtaine d’entités pour s’accroître. Elle a racheté une partie des activités de Docusign, a récupéré Index Euducation, un des fleurons de l’edtech française, ainsi que Maincare, entreprise connue pour accompagner les établissements de santé dans leur transformation digitale. À souligner également l’arrivée de Guillaume Poupard, l’ancien patron de l’ANSSI, désormais directeur général adjoint chargé du développement international de Docaposte.