L’ancienne Imprimerie nationale, nommée IN Groupe depuis 1997, pourrait passer entre les mains de La Poste. Le groupe serait en discussion avec l’agence des participations de l’État (APE), propriétaire actuel de l’acteur incontournable des titres sécurisés et de l’identité en ligne. Cette acquisition répondrait aux préoccupations de la Cour des comptes au sujet du capital de l’entreprise détenu par la seule APE.

L’arrivée de La Poste est-elle logique ?

IN Groupe produit chaque année 60 millions de titres sécurisés : passeports, cartes nationales d’identité, cartes de séjours… En plus des documents français, il en fabrique également pour des entreprises et une trentaine de gouvernements en Afrique et en Amérique Latine. Il est l’un des leaders mondiaux de la cryptographie et de la sécurité numérique et électronique. En 2022, l’entreprise a généré 500 millions de chiffre d’affaires en croissance de 8,9 %, dont 60 % grâce à l’export.

D’après Les Échos, les discussions seraient en bonne voie entre Le groupe La Poste et l’APE. Si un accord aboutissait, IN Groupe renforcerait la filiale numérique du groupe, Docaposte. Cette acquisition lui permettrait de se rapprocher de son objectif de 15 % de ses recettes réalisées à l’étranger d’ici 2030. Aujourd’hui, la filiale, qui a récemment recruté l’ex-directeur de l’ANSSI, Guillaume Poupard, ne tire que 5 % de son activité à l’international.

L’été dernier, la Cour des comptes avait publié un rapport concernant IN Groupe soulevant plusieurs préoccupations. Elle avait évoqué le problème du monopole de l’APE au capital de l’entreprise et son manque de surface financière par rapport à ses concurrents. L’organisme avait jugé que pour y pallier des « synergies » étaient possibles avec des sociétés dont l’État est actionnaire.

La Poste est alors apparue comme une solution idéale. L’ancienne Imprimerie Nationale, et ses 1 800 salariés, ne serait plus uniquement sous l’APE, mais serait partagée entre l’État à 34 % et la Caisse des Dépôts, autrement dit le bras financier de l’État, à 66 %.

Cette acquisition permettrait également à Docaposte de se renforcer sur le développement d’une offre de services européens de cloud souverain attendue pour fin 2023. La filiale de la Poste travaille sur ce sujet avec Dassault Système, Bouygues Telecom et la Banque des territoires. IN Groupe apportera ses connaissances et compétences supplémentaires dans le domaine du marché de l’identité sécurisé.