L’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle (IA) ne semble pas vouloir retomber, pour le plus grand plaisir de Nvidia. Le 23 août, l’entreprise a partagé ses résultats financiers pour le second trimestre de son année fiscale 2024, révélant une croissance saisissante. Soutenue par les ventes de ses puces utilisées pour entraîner les modèles d’IA, elle s’attend à ce que cette dynamique continue dans les trimestres à venir.
Nvidia réalise un carton plein
« Une nouvelle ère de l’informatique a commencé », a déclaré Jensen Huang, fondateur et président-directeur général de Nvidia, « les entreprises du monde entier sont en train de passer de l’informatique à usage général à l’informatique accélérée et à l’IA générative ». Embrassant ces changements, Nvidia révèle un chiffre d’affaires de 13,51 milliards de dollars entre le mois de mai et juillet. Une hausse de 101 % sur l’année glissante et de 81 % par rapport au premier trimestre. C’est 2,5 milliards de dollars de plus que les recettes anticipées en mai dernier.
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Côté profit, la société basée à Santa Clara a enregistré 6,18 milliards de dollars de bénéfices nets. Il s’agit d’une progression de 843 % par rapport à 2022 où Nvidia comptabilisait 656 millions de dollars de gains. Des résultats atteints grâce aux ventes de processeurs graphiques (GPU) à destination des centres de données. Sa division dédiée a établi un chiffre d’affaires record s’élevant à 10,32 milliards de dollars, soit une augmentation de 141 % depuis le premier trimestre et 171 % depuis 2022.
Dans une interview accordée à Reuters, Jensen Huang identifiait deux mouvements clés pouvant expliquer un tel engouement : l’accroissement de la puissance des centres de données et la constante évolution de l’IA dans tous les domaines. « Ces deux tendances fondamentales sont à l’origine de tout ce que nous observons, et nous n’en sommes qu’au début », analysait-il. Le milliardaire, dont la fortune provient en majeure partie de ses actions du groupe, assure qu’il « est difficile de dire combien de trimestres nous attendent, mais cette évolution fondamentale n’est pas près de s’arrêter. Il ne s’agit pas d’une affaire d’un trimestre ».
Le futur s’annonce radieux, sauf si…
Depuis plusieurs trimestres, le géant des semi-conducteurs a le vent en poupe. L’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle générative lui a permis de rejoindre, fin mai, le club très fermé des entreprises valorisées en Bourse à plus de 1 000 milliards de dollars. Une élite composée d’Apple, de Microsoft, de Google et d’Amazon. Un voyage parmi les plus grands qui ne devrait pas s’arrêter de sitôt…
Sauf si le gouvernement américain décide de renforcer les restrictions d’exportations de puces vers la Chine qui compte pour 20 à 25 % des revenus de Nvidia. Lors de la présentation des résultats financiers, Colette Kress, vice-présidente exécutive et directrice financière du groupe, confiait que Washington en était capable.
Elle alertait, « à long terme, les restrictions interdisant la vente de nos GPU pour les centres de données chinois, si elles sont mises en œuvre, entraîneront la perte permanente d’une opportunité pour l’industrie américaine d’être compétitive et leader sur l’un des plus grands marchés du monde ». Pour continuer à vendre ses produits sur le territoire de l’Empire du Milieu, Nvidia a développé des versions alternatives de ses puces H100 et A100. Moins puissantes et performantes, celles-ci répondent aux réglementations actuelles du gouvernement américain pour être commercialisées en Chine. Anticipant les craintes des investisseurs, Colette Kress affirme que sur le court terme, « compte tenu de la forte demande pour nos produits dans le monde entier, nous ne pensons pas que des restrictions supplémentaires, si elles étaient adoptées, auraient un impact matériel immédiat sur nos résultats financiers ».
Confiant pour son avenir, le conseil d’administration de Nvidia a approuvé un rachat de ses titres à hauteur de 25 milliards de dollars. En règle générale, cette décision est prise par les sociétés lorsqu’elles estiment être sous-évaluées. Depuis le mois de janvier, le cours de l’action de l’entreprise de puces la plus valorisée du monde a plus que triplé. Pour le prochain trimestre, Nvidia table sur un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars, bien au-dessus des attentes des analystes financiers fixées à 12,3 milliards de dollars.

Capture d’écran : Google.