Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, Zoom demande à ses employés de retourner au bureau. Une décision assez surprenante venant de l’entreprise devenue le symbole du travail à distance.

Deux jours de présentiel par semaine

En 2020, avec les mesures de confinement et l’explosion du télétravail, Zoom devient l’application privilégiée pour effectuer des réunions virtuelles, suivre des cours à distance et garder contact avec ses proches. Ce succès est aussi visible dans les chiffres : le service est passé de 10 millions de participants par jour aux réunions en décembre 2019 à plus de 300 millions en avril 2020. Une ascension fulgurante qui a permis à l’entreprise de multiplier sa valeur boursière par six en 2020. Portée par cette dynamique de croissance, elle intensifie les embauches et les investissements.

À mesure que les restrictions sanitaires se sont estompées, la plupart des sociétés ont demandé à leurs employés de revenir totalement ou partiellement dans leurs bureaux, comme Tesla ou Amazon. En revanche, chez Zoom, les équipes continuaient de collaborer à distance. Une politique logique pour l’entreprise qui a fait la promotion du télétravail à “durée indéfinie”. En janvier 2022, seulement 2 % de ses employés travaillaient en présentiel.

Le groupe décide aujourd’hui de changer son fusil d’épaule. Il estime qu’une « approche hybride structurée », qui combine flex-office et télétravail, sera plus efficace. Elle n’a pas offert plus de détails sur les motivations derrière ce changement, et combien de salariés étaient concernés.

Désormais, les employés résidant à moins de 80 km d’un des bureaux de la société devront y être présents au moins deux jours par semaine. Ces nouvelles règles seront déployées progressivement, et ce, dès le mois d’août.

« En tant qu’entreprise, nous sommes mieux à même d’utiliser nos propres technologies, de continuer à innover et de soutenir nos clients internationaux. Nous continuerons à exploiter l’ensemble de la plateforme Zoom pour que nos employés et nos équipes dispersées restent connectés et travaillent efficacement », a indiqué le spécialiste de la communication vidéo dans un communiqué.

Ce changement de politique pourrait avoir un impact considérable sur les effectifs de Zoom. Selon un sondage mené par l’entreprise en 2022 auprès de ses 8 000 salariés, 69 % d’entre eux estiment qu’il est important qu’ils puissent choisir de travailler à distance, en présentiel ou en mode hybride. 45 % d’entre eux déclarent qu’ils chercheraient probablement un nouvel emploi s’ils n’étaient pas autorisés à travailler comme ils le souhaitaient.