Voyager Space et Airbus ont annoncé la création d’une « entreprise commune transatlantique » afin d’exploiter la future station spatiale privée Starlab. Cette dernière compte parmi celles qui reprendront le flambeau de la Station Spatiale internationale (ISS) dans quelques années.

Un signe fort pour le spatial européen

Starlab est conçue en collaboration par Voyager Space, Nanorocks, Lockheed Martin et Airbus. Le géant européen a annoncé sa participation au projet en janvier dernier, et fournira « un soutien et une expertise en matière de conception technique ». La station commerciale proposera ses services aux agences spatiales mondiales, leur permettant de louer ses espaces pour mener à bien des expériences scientifiques, entre autres.

La coentreprise de Voyager et Airbus sera basée aux États-Unis, mais disposera d’une filiale européenne « pour servir directement l’Agence spatiale européenne (ESA) et les agences spatiales de ses États membres », ont expliqué les deux sociétés dans un communiqué.

La participation plus directe d’une entreprise européenne aux opérations de Starlab pourrait rendre l’ensemble du projet plus acceptable pour les gouvernements et les contribuables européens lorsque l’ESA voudra bénéficier des services de la station.

Place au privé en orbite basse

Starlab devrait entrer en fonction en 2028, soit trois ans avant la fin des opérations de l’emblématique ISS. « La Station Spatiale internationale est largement considérée comme la plateforme de coopération mondiale la plus réussie de l’histoire de l’espace, et nous nous engageons à nous appuyer sur cet héritage dans le cadre de Starlab », promet Matthew Kuta, président de Voyager.

Après la retraite de l’ISS, la NASA souhaite miser sur la privatisation de l’orbite basse. La station représente un budget conséquent pour l’agence spatiale américaine, entre 3 et 4 milliards de dollars chaque année.

Désirant se concentrer sur d’autres projets, et plus particulièrement sur ses futurs vols habités vers la Lune et Mars, l’Agence a lancé un programme lui permettant d’aider financièrement les entreprises qui fabriquent leurs propres stations. À terme, on en trouvera plusieurs en orbite terrestre, et la NASA deviendra une visiteuse régulière de ces dispositifs en y envoyant des astronautes pour diverses missions.

Dans le cadre de son programme, l’agence a accordé des contrats de plusieurs millions de dollars à trois projets de stations privées : 160 millions à Starlab, 125,6 millions à Northrop Grumman et 130 millions à Orbital Reef. Cette dernière est en partie conçue par Blue Origin, l’entreprise spatiale de Jeff Bezos. Sa mise en orbite est prévue pour avant 2030.