Après la France, Getir veut aussi quitter l’Espagne, l’Italie et le Portugal. La start-up turque spécialisée dans la livraison de courses avait annoncé, ce mois-ci, un plan de licenciement de 1 500 personnes dans ces pays. Dans le même temps, l’entreprise essaye de lever des fonds pour survivre auprès de Mudabala, son principal investisseur.

Getir proche de la noyade

« Le retrait de Getir de ces trois marchés lui permettra de concentrer ses ressources financières sur les marchés existants où les opportunités de rentabilité opérationnelle et de croissance durable sont plus fortes. » a déclaré l’entreprise turque à TechCrunch. Le pionnier de la livraison de course a confirmé qu’il continuera d’opérer au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Turquie. Ces pays « génèrent 96 % des revenus » selon la start-up. Pour encore combien de temps ?

Le mois dernier, plusieurs médias rapportaient que Getir était sur le point de déposer une cessation de paiements au Royaume-Uni. Chaque mois, le groupe entier dépenserait plus de 100 millions de dollars pour survivre. Une situation ingérable sur le long terme. En France, la filiale du groupe cumulait 200 millions d’euros de dettes fin mars. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé, ce 20 juillet, la liquidation judiciaire de Getir, et de ses deux autres marques Gorillaz et Frichti.

Pour se sauver, en plus de restreindre ses activités, l’entreprise tente de convaincre ses investisseurs de renflouer les caisses. La société d’investissement d’Abu Dhabi, Mudabala, a accepté cette semaine de diriger le prochain cycle de financement, sans préciser la date de celui-ci. Un porte-parole émirati a déclaré « Mubadala est un investisseur dans Getir depuis 2021. Nous sommes actuellement en discussion avancée avec Getir pour mener leur dernier cycle de financement et nous continuons à travailler en étroite collaboration avec l’entreprise pour soutenir sa croissance dans les années à venir ». Sky News a rapporté, début juillet, que ce financement devrait atteindre les 300 millions de dollars et devrait être finalisé d’ici début août.

Si le segment de la livraison de courses a encore de l’avenir à l’étranger, existe-t-il toujours en France ? Les entreprises ont été touchées par l’inflation et par de nouvelles restrictions du gouvernement. En mars, le conseil d’État a décrété que les dark stores (locaux où sont stockés les produits à livrer) sont passés du statut de commerce à entrepôts. Les collectivités locales, principalement des mairies, ont rapidement des fermetures de certains locaux à la suite de plaintes des riverains sur les nuisances sonores des scooters. Les sociétés ne pouvaient ainsi plus livrer leurs clients. Getir France liquidé, l’un des seuls spécialistes toujours en activité est Flink. En juin dernier, la filiale française de l’entreprise allemande a été placée en redressement judiciaire.