Getir et la France, c’est officiellement terminé. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé, ce mercredi 19 juillet, la liquidation judiciaire des entreprises de livraison rapide de courses Getir France et Gorillas. En juin dernier, la maison mère Getir avaient annoncé quitter le marché français et chercher un repreneur.

Les 1708 employés de Getir ont perdu leur travail

Moins de deux ans après leur création, les filiales françaises du groupe turc Getir, spécialiste de la livraison rapide de courses à domicile, ont été placées en redressement judiciaire. Le Tribunal de commerce de Paris avait offert « une période d’observation de 3 mois pour Getir France, Gorillas France et Frichti ». Cette décision devait « donner aux trois filiales de Getir, le temps nécessaire pour trouver un modèle durable pour opérer dans le pays », ce que le groupe n’a finalement pas réussi à faire.

En 2022, Getir France cumulait un chiffre d’affaires de 23,8 millions d’euros, Gorillas de 26,6 millions d’euros et Frichti de 69,9 millions d’euros soit un total de 120,3 millions d’euros pour le groupe en France.

Problème, les entreprises ont fortement été impactées par l’inflation et les nouvelles restrictions du gouvernement. À la suite d’une décision du conseil d’État en mars, les dark stores (locaux où sont stockés les produits à livrer) sont passés du statut de commerce à entrepôts. Les collectivités locales, principalement des mairies, ont demandé des fermetures de certains locaux. Par conséquent, un mois plus tard, Getir France cumulait 200 millions d’euros de dettes.

Le groupe Getir emploie 1 708 personnes en France. Lors de l’annonce de la liquidation judiciaire, Rémy Frey, délégué CGT, a déclaré que les salariés n’étaient pas « surpris » et « attendaient juste que l’affaire se termine ». Marie-Sophie Vincent, avocate du Comité social et économique de Gorillas, a quant à elle, indiqué « Aujourd’hui, l’interrogation est au niveau du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et du versement des salaires ». Johann Tchissambou, délégué syndical CFDT de Getir France a dénoncé Nazim Salur, le fondateur de Getir, pour ne pas avoir respecté « son engagement pris auprès du tribunal de commerce à payer les salaires de juillet 2023 ».

Dans un secteur en berne, Getir n’est pas la seule entreprise à pâtir d’un environnement économique défavorable. Le groupe allemand Flink a décidé de quitter début juin l’Hexagone, où il était présent depuis deux ans. Cette décision a placé la filiale française en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.