L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a dévoilé son rapport autour de la lutte contre la haine en ligne, le 24 juillet dernier. 11 réseaux sociaux ont reçu un questionnaire permettant au régulateur de mieux analyser les efforts qu’ils ont mieux en place pour limiter la propagation de contenus haineux.

Les réseaux sociaux conciliants dans leurs efforts pour lutter contre les contenus haineux

Selon l’Arcom, « les outils et les procédures mis en place pour lutter contre les usages abusifs des principales plateformes en ligne se sont améliorés ». Toutefois, elle invite les plateformes interrogées à poursuivre leurs efforts. Google Search, YouTube, LinkedIn, Facebook, Instagram, Microsoft Bing, Pinterest, Snapchat, TikTok, Twitter, récemment devenu X, la Fondation Wikimédia, Yahoo Search, et Dailymotion : toutes à l’exception des deux dernières seront sous le joug du Digital Services Act (DSA), la nouvelle réglementation de l’Union européenne visant à encadrer leurs activités.

L’Autorité, qui verra sa capacité d’action être démultipliée avec l’arrivée du DSA, a également salué les efforts des opérateurs en matière de transparence. En effet, hormis Pinterest, toutes les entreprises ont accepté la publication de leurs réponses dans leur quasi-intégralité. Néanmoins, l’Arcom déplore que cette transparence se fasse parfois « au détriment de la pertinence des informations transmises ».

Un autre point particulièrement apprécié par le régulateur concerne « le taux particulièrement élevé de réponses positives (près de 85 %) aux demandes d’information des autorités françaises aux fins d’identifier l’auteur potentiel d’un contenu haineux en ligne ». Un chiffre qui prouve que les géants des médias sociaux cherchent à travailler en accord avec les régulateurs pour lutter contre la haine en ligne.

L’Arcom considère que les plateformes de Meta travaillent bien, contrairement à TikTok et Twitter

L’an dernier, 1,159 million de contenus haineux ont été signalés sur Twitter. C’est plus que n’importe quel autre réseau social, et même 93 fois plus que sur Facebook et Instagram. Sur les plateformes de Meta, l’Arcom salue qu’une bonne partie de ces signalements, 39 % d’entre eux, aient été traités après qu’un modérateur humain est intervenu.

Twitter fait figure de mauvais élève, lui qui a modéré 25 % des contenus signalés par ses utilisateurs, grâce à ses algorithmes. Ces derniers mois, l’Union européenne l’a invité à recruter plus de modérateurs humains pour lutter contre les contenus haineux, et ainsi être en adéquation avec le DSA. Une obligation qui ne plaît pas à Elon Musk, plutôt enclin à utiliser l’intelligence artificielle pour la gestion de sa plateforme. En tout, l’entreprise indique avoir 149 modérateurs, dont certains francophones pour s’occuper des signalements provenant de la version française de l’application.

Pour ce qui est de TikTok, l’Arcom a été surpris du taux élevé de contestation sur la plateforme. En effet, 41 % des décisions de modération initialement prises sont révoquées, ce qui « interroge sur la pertinence de l’action de modération initiale ».