Depuis ce lundi 10 juillet, une série racontant l’histoire d’une entreprise qui développe une technologie avancée pour la fabrication de semi-conducteurs est diffusée en Chine. L’œuvre témoigne de l’importance capitale que revêt cet enjeu en Empire du Milieu.

Des sanctions coup de poing pour l’activité des semi-conducteurs chinoise

En octobre 2022, les États-Unis annonçaient des mesures drastiques pour restreindre les exportations d’équipements liés aux semi-conducteurs vers la Chine. Washington a ensuite tourné son viseur vers le Japon et les Pays-Bas, deux pays abritant des entreprises essentielles du secteur, Tokyo Electron et ASML, afin de les convaincre de limiter leurs ventes vers l’Empire du Milieu. Ils se sont depuis exécutés.

Cette situation est particulièrement handicapante pour la Chine. Si ASML ne peut plus vendre ses systèmes de lithographie à ultraviolet extrême à l’Empire du Milieu depuis 2019, le phénomène s’est récemment empiré. Depuis quelques semaines, la firme néerlandaise ne peut plus livrer certaines machines de sa deuxième gamme la plus avancée, à savoir les systèmes DUV, à la Chine.

Ces machines sont indispensables à la fabrication d’une large gamme de puces, qui alimentent des produits allant des smartphones aux véhicules électriques. Ne pouvant plus se procurer ces équipements à l’étranger, la Chine doit multiplier ses efforts pour les concevoir localement, même si cela nécessite une très importante expertise technique.

Ma Puce Chinoise

Cet immense défi a inspiré des scénaristes. Une série baptisée Ma Puce Chinoise est actuellement diffusée sur Youku, le service de streaming d’Alibaba. Elle narre l’histoire d’une jeune pousse, soutenue par l’État, développant avec succès des lasers pour les systèmes de lithographie à ultraviolet extrême. La série fait l’éloge de la quête menée par la Chine pour atteindre l’autosuffisance dans le domaine des semi-conducteurs.

La bande-annonce de Ma Puce Chinoise s’ouvre sur cette phrase en anglais : « Nous menons une guerre commerciale de machines lithographiques contre le gouvernement chinois ». Quant à son titre, il peut également être interprété comme un jeu de mots, car « puce » et « cœur » ont la même sonorité en mandarin, précise Bloomberg.

Reste à voir si la réalité se montre aussi favorable que la fiction. La Chine a encore des lacunes à combler pour atteindre le niveau d’ASML, mais les efforts déployés sont tels que la question n’est pas de savoir si le pays va y arriver, mais plutôt quand.