Pour sa première prise de parole en sept mois, le PDG de SoftBank Masayoshi Son s’est exprimé devant ses investisseurs à Tokyo. Reconnaissant des erreurs par le passé, l’homme d’affaires japonais place désormais tous ses espoirs dans l’intelligence artificielle (IA) générative.

Une longue période d’introspection pour Masayoshi Son

Pour la deuxième année consécutive, SoftBank a fait état de résultats financiers négatifs, plaçant Masayoshi Son dans une position plus que délicate. « Je regrette d’avoir commis de grosses erreurs », a-t-il admis. Le PDG semble être passé par une période particulièrement difficile, l’ayant mené à une importante introspection. Il veut désormais aller de l’avant.

« Nous en avons assez d’être sur la défensive. Je pense que le moment est bientôt venu pour nous de passer à la contre-offensive. Je suis très enthousiaste », a-t-il confié. Suite aux lourdes pertes subies par ses Vision Funds, le conglomérat a interrompu ses nouveaux investissements et a décidé de céder la quasi-totalité de ses parts dans Alibaba. Un choix difficile mais qui lui a permis de se financer.

Depuis plusieurs mois, Masayoshi Son s’est mis de côté afin de se concentrer sur l’entrée en bourse d’Arm, le concepteur de puces britannique racheté par SoftBank en 2016. « J’ai réalisé que ce que je voulais vraiment devenir, c’était un architecte, pour concevoir l’avenir de l’humanité. Je veux réaliser plusieurs [de mes inventions] une par une et Arm me fournira la clé. En utilisant la position d’Arm et en la combinant avec mes idées, nous aurons une opportunité extraordinaire », s’est-il enthousiasmé. Arm sera introduite à la bourse new-yorkaise avant la fin de l’année.

Son croit dur comme fer au potentiel de l’IA générative

L’événement a surtout été l’occasion pour l’homme de 65 ans d’encenser l’intelligence artificielle générative, technologie qui alimente, entre autres, ChatGPT. Son explique d’ailleurs s’être remis sur pied grâce à l’IA conversationnelle, qu’il a utilisée tous les jours pour faire du brainstorming, rapporte le Financial Times.

Ainsi, il a pu explorer le potentiel de l’IA générative pour métamorphoser les plus de 400 entreprises du portefeuille SoftBank. Dans cette optique, il s’est fréquemment entretenu avec Sam Altman, PDG d’OpenAI, qu’il qualifie de « l’une des personnes clés de la planète ». Masayoshi Son a confié avoir passé les huit derniers mois à travailler sur 630 inventions. Cinq bureaux ont été créés afin de déposer des brevets pour ces dernières, a-t-il souligné.

La plupart de ses idées consiste à apprendre à l’IA à mieux comprendre les émotions humaines, afin que la technologie puisse être utilisée à des fins positives. « Je veux que SoftBank prenne la tête de la révolution de l’IA », a lancé le milliardaire. Parmi ses différents projets, il développe une technologie permettant aux modèles d’IA de bénéficier d’un contrôle de soi. Son objectif est de les faire collaborer en harmonie avec l’humanité.

Si ces propos suggèrent que SoftBank est prête à reprendre les investissements en misant très gros sur l’intelligence artificielle, Son est resté vague sur les potentiels acteurs qui pourraient bénéficier d’un financement du groupe. Il a toutefois alerté l’industrie de la tech sur l’importance de ne pas louper le train de l’IA générative, en rappelant que la technologie devait être réglementée avec une grande fermeté.