Une fois de plus, SoftBank signe une année fiscale peu reluisante avec d’importantes pertes. Le conglomérat japonais doit naviguer dans un climat économique incertain, grandement affecté par la guerre en Ukraine et la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.
Le Vision Fund s’effondre
Le fonds d’investissement Vision Fund a ainsi enregistré une perte de 32 milliards de dollars au cours de l’exercice financier se terminant en mars, soit une augmentation de 70 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces pertes surviennent alors que SoftBank est devenue très prudente depuis plusieurs trimestres dans le déploiement de nouveaux capitaux dans les start-up. Le conglomérat a d’ailleurs drastiquement réduit sa participation dans Alibaba, tandis que Rajeev Misra, le dirigeant du fonds technologique, a quitté ses fonctions.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Plus spécifiquement, le Vision Fund 1 a effectué une perte non réalisée de 1,6 milliard de dollars chacune pour les entreprises SenseTime et GoTo, ainsi que près de 800 millions de dollars pour DoorDash. La valeur marchande du portefeuille de SoftBank a été réduite de 2,3 milliards de dollars au cours du trimestre, pour atteindre 138 milliards de dollars.
La firme se montre désormais bien plus sélective en matière d’investissements. Selon TechCrunch, elle a conclu 25 transactions au cours des 12 derniers mois et a réalisé un investissement d’environ 400 millions de dollars au cours du trimestre se terminant en mars. En comparaison, elle réalisait 40 opérations similaires en 2018, avec un total investi atteignant largement les milliards, parfois même pour une seule start-up, comme cela a été le cas avec WeWork ou Grab.
L’attrait de l’intelligence artificielle
Lors d’une conférence de presse, le directeur financier de SoftBank, Yoshimitsu Goto, a expliqué que l’année avait été « instable », marquée par des risques géopolitiques et l’instabilité du système financier, citant la faillite de la Silicon Valley Bank et les problèmes du Credit Suisse. Il a évoqué une possible amélioration de la situation lors de la période avril – juin, mais ne s’attend toutefois pas à un miracle.
En outre, Yoshimitsu Goto questionne la stratégie de l’entreprise de rester très prudente sur ses investissements compte tenu de l’immense boom actuellement réalisé par l’intelligence artificielle. « Dans ces situations, devons-nous nous contenter de rester en défense ou devons-nous maintenir un équilibre avec l’attaque ? », s’est-il interrogé.
L’IPO d’ARM en ligne de mire
SoftBank mise gros sur l’introduction en bourse d’ARM, prévue pour la deuxième partie de 2023, pour lui permettre de renflouer les caisses. Masayoshi Son, le PDG du conglomérat, s’est d’ailleurs éloigné de la scène publique afin de se concentrer sur la modification du modèle commercial de l’entreprise britannique pour qu’elle génère davantage de revenus. Les experts estiment qu’ARM pourrait atteindre une capitalisation boursière comprise entre 30 et 80 milliards de dollars.