Dans le circuit de la livraison à domicile, le dernier kilomètre représente l’étape finale pour acheminer des biens ou des services. Cette phase représente un enjeu important pour les entreprises de commerce au détail qui désirent l’optimiser et améliorer l’expérience client. Afin d’y parvenir, plusieurs sociétés proposent à la vente des robots pour accompagner les retailers dans la robotisation de leurs activités.
La livraison autonome cherche toujours à se faire une place
En se baladant dans les allées de VivaTech, il n’est pas rare de croiser, parmi la foule, une machine se déplaçant de manière autonome. Présentoir ambulant des technologies de start-up, ils permettent d’attirer l’œil des professionnels souhaitant moderniser leurs méthodes de livraison. C’est le cas de Delivers.ai qui expose, cette année, ses appareils en partenariat avec Carrefour. Disponibles en Belgique, les clients de la grande surface peuvent choisir de se faire livrer par ces robots qui opèrent indépendamment de toute supervision humaine.
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Photographie : Antoine Messina / Siècle Digital.
L’intérêt principal de ces robots de livraison est de soulager l’Homme dans des tâches pénibles ou d’éviter des espaces dangereux. Neubility, une entreprise basée en Corée du Sud, explique à Siècle Digital que son objectif est de concevoir des machines capables de se déplacer dans toutes les zones géographiques, et ne pas cantonner son usage aux villes. Même discours du côté d’Ottonomy, une start-up américaine dont les produits sont d’ores et déjà commercialisés aux États-Unis, au Canada, et dans d’autres pays.
Quelle place a l’humain aux côtés de ces robots ?
Comme tous les domaines de la robotique, une interrogation persiste : cette technologie a-t-elle pour but de remplacer l’être humain ? Pour Neubility, la réponse est non, « nous voulons surtout les soulager sur certaines missions ». De son côté, Ottonomy estime que ces appareils de livraison viennent répondre à une demande de main-d’œuvre importante. « Il est parfois difficile de trouver des personnes souhaitant réaliser ce genre de travail », assure la start-up basée à New York. En ayant recours à ce genre d’automates, il s’agit également d’un moyen de « réduire les coûts humains », confie Delivers.ai à Siècle Digital. Aucune des sociétés interrogées n’a souhaité s’exprimer sur le prix de production de tels robots.

Photographie : Antoine Messina / Siècle Digital.
Si ces machines peuvent évoluer toutes seules dans des environnements hautement fréquentés, grâce à des systèmes de caméras et capteurs les forçant à s’arrêter en cas d’obstacles, la question du vandalisme et des vols demeure. Sur ce point, chaque start-up interviewée met en avant des systèmes de verrouillage avancés à base de QR codes. Le poids et la taille de ces mini-camions de livraison sont également des arguments préventifs mis en avant pour empêcher toute tentative de dégradation.
Ne pas reproduire les erreurs du passé
Si les ambitions de ces entreprises semblent prometteuses, il ne faut pas fermer les yeux sur les tentatives passées de certains géants de la tech. En 2019, Amazon s’y était frotté avec ses robots Scout en Californie du Sud et d’autres États américains. En octobre dernier, le leader du commerce en ligne mettait un terme à ses tests, indiquant que le projet ne fonctionnait pas.
Questionné par Siècle Digital, David Lewkowitz, Président Amazon Logistique France, déclare que de nouveaux essais n’étaient pas prévus pour le moment, évoquant des expérimentations de livraison par drones sur le territoire de l’Oncle Sam depuis fin décembre. Pour prospérer sur ce marché, les jeunes pousses présentes à Vivatech vont devoir surmonter les écueils auxquels les plus grands ont été confrontés avant eux.