Airbus, Thales Alenia Space, Hispasat, Eutesat, la Société Européenne des Satellites, vont mener un consortium pour décrocher l’appel d’offres pour la future constellation de satellites européenne. Les cinq entreprises ont dévoilé leur intention ce 2 mai et expliquent vouloir ouvrir leur alliance à d’autres, y compris aux start-up et PME.

IRIS², la constellation de satellites européenne souveraine

« Ce partenariat vise à mettre en place une équipe européenne intégrée constituée d’entreprises de premier plan dans le domaine de l’espace et des télécommunications », affirme le communiqué (pdf) co-signé par les cinq groupes. Ensemble elles vont répondre à l’appel d’offres lancé par la Commission le 24 mars.

Le programme IRIS², pour Infrastructure for Resilience, Interconnectivity and Security by Satellite, est discuté dans les couloirs de Bruxelles depuis 2021. Il vise à créer une constellation de satellites, à l’image de Starlink d’Elon Musk, souveraine, pour fournir Internet aux États membres, à leurs entreprises et combler les zones blanches du Vieux Continent.

Les organes législatifs de l’UE, le Parlement et le Conseil, sont arrivés à un accord avec la Commission en février. Le règlement est entré en vigueur le 20 mars, quelques jours avant l’appel d’offres. Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, avait lancé à cette occasion, « Mon message à tous les acteurs de l’industrie spatiale européenne est le suivant : soyez prêts à répondre ! ».

Le message a été entendu. Outre les acteurs déjà cités, qui vont diriger le partenariat, d’autres entreprises y sont associées : Deutsche Telekom, Orange, OHB, spécialiste allemand de la télécommunication spatiale, Telespazio, fournisseur franco-italien d’application satellitaire et des branches d’Hispasat et Thales.

Dans son communiqué, le consortium insiste sur son caractère ouvert et sa volonté d’encourager « les start-up, les entreprises de taille intermédiaire et les PME à rejoindre le partenariat ». Une demande directe de la Commission, qui espère qu’IRIS² va dynamiser le marché spatial européen.

Le programme européen, troisième du genre après Galileo, l’équivalent du GPS, et Copernicus pour l’observation de la planète, est ambitieux. En plus de miser sur l’usage de nouvelles technologies sur le quantique, la date d’un lancement dès 2024 a été affichée. Son déploiement devrait s’achever en 2027. Pour atteindre cet objectif, l’Union européenne a alloué un budget de 2,4 milliards d’euros, complété par 642 millions d’euros venus de l’Agence spatiale européenne, l’ESA. Le contrat avec le vainqueur de l’appel d’offres doit être signé début 2024.