BlueFocus, entreprise chinoise spécialisée dans les services de marketing et de gestion de marque, prévoit de remplacer ses rédacteurs et graphistes externes par des modèles d’IA générative.

Une société cotée à la bourse de Shenzhen

Depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI, la course à l’IA générative entraîne la création d’outils capables de réaliser de plus en plus de tâches. Beaucoup craignent l’impact de cette technologie sur le monde du travail, et BlueFocus semble cristalliser parfaitement les préoccupations suscitées par ces outils.

Selon Bloomberg, l‘entreprise a d’ores et déjà contacté Alibaba et Baidu pour étudier la possibilité d’obtenir des licences sur leur technologie, en vue de l’utiliser à la place de ses collaborateurs externes. Pour rappel, les deux géants chinois développent chacun leur propre agent conversationnel, similaire à ChatGPT. « Pour répondre à la nouvelle vague de contenu généré par l’IA, nous avons décidé, à partir d’aujourd’hui, de cesser toute dépense en faveur de rédacteurs et de concepteurs tiers », indique une note interne consultée par le média.

BlueFocus, valorisée à 3 milliards de dollars, est cotée à la bourse de Shenzhen. Elle compte des géants comme BMW ou Samsung parmi ses clients. Après la divulgation de cette information, ses actions ont grimpé de 19 %, avant de subir une importante chute ce vendredi.

L’IA générative vouée à chambouler le monde du travail

Si la décision de l’entreprise peut sembler extrême, elle reflète à quel point l’IA générative s’apprête à chambouler le monde du travail. Selon une étude réalisée par des chercheurs d’OpenAI, d’Open Research et de l’université de Pennsylvanie, 80 % des emplois risquent d’être affectés par cette technologie. Une autre étude, menée par Goldman Sachs, a conclu que l’IA générative pourrait remplacer l’équivalent de 300 millions de postes dans les pays développés.

Les auteurs de chacun des papiers ont tenu à préciser que leurs résultats étaient à prendre avec des pincettes et n’étaient pas catégoriques. Malgré tout, il est clair que de très nombreux emplois vont connaître des altérations suite à l’introduction de ces outils sur le marché.

Il y a quelques jours, plus de 1 000 personnes, dont d’éminents experts dans le domaine de l’intelligence artificielle, appelaient à une interruption de la recherche dans le secteur afin de prévenir les risques posés par la technologie. Parmi leurs principales inquiétudes, ils ont cité la possibilité que ces systèmes mènent à l’automatisation massive de nombreux emplois.