Le 29 novembre 2022, les députés de la France insoumise (LFI) ont annoncé le lancement d’une commission d’enquête sur les Uber Files grâce à l’application de son droit de tirage qui autorise, une fois par an, la mise en place de cette instance. Cette affaire a mis en lumière plusieurs agissements frauduleux sur l’arrivée d’Uber en France et dans d’autres pays à travers le monde.

Certains députés veulent en savoir plus sur les dessous des Uber Files

En juillet 2022, alors que l’entreprise Uber est implantée en France depuis plus de huit ans, un consortium de journaliste a obtenu de la part de The Guardian, plusieurs dizaines de milliers de documents : mails, factures, notes, messages, etc. Ces différentes pièces ont révélé certains agissements brutaux de la firme afin de s’implanter dans plusieurs pays, dont la France. Selon Le Monde, Emmanuel Macron aurait même été un partenaire privilégié de la firme : il aurait notamment abusé de sa position de ministre de l’Économie entre 2014 et 2016 pour faire passer des lois en faveur de l’implantation d’Uber.

Quelques mois après ces révélations, les élus de la France insoumise ont évoqué leur souhait de continuer l’enquête, notamment pour mieux comprendre le rôle de l’actuel président de la République. Le 16 novembre 2022, LFI demande pour la première fois la création d’une commission d’enquête. Celle-ci est alors jugée comme irrecevable par les députés de La République en Marche (LREM) et des Républicains (LR), car trop centrée sur le rôle qu’a joué l’actuel Président de la République dans l’implantation d’Uber en France.

La France Insoumise exerce son droit de tirage pour l’ouverture de la commission d’enquête

Une semaine après, dans le cadre de la niche parlementaire mensuelle permettant aux groupes de l’opposition de choisir l’ordre du jour des débats qui auront lieu dans l’hémicycle, LFI a décidé de revenir sur la création de cette commission d’enquête. Toutefois, le groupe insoumis ayant décidé de privilégier d’autres textes, cette proposition a été retirée de l’ordre du jour.

Dans un communiqué rédigé par l’ensemble des députés insoumis, la décision aurait été prise « d’exercer son droit de tirage pour permettre la mise en place de la commission d’enquête Uber Files ». Chaque année, les partis de l’opposition ont la possibilité d’exercer ce droit afin d’enquêter sur une thématique qu’ils considèrent comme primordiale. LFI considère d’ailleurs que cette commission d’enquête « est une nécessité démocratique ». C’est dans un ultime recours que le droit de tirage a été exercé par LFI afin qu’une enquête parlementaire puisse être menée.

Une commission d’enquête voulue par LFI, considérée comme complotiste par LREM

Cette instance aura pour but d’expliquer comme Uber a eu la possibilité de s’implanter en France, alors que certaines lois et réglementations freinaient automatiquement son arrivée dans l’hexagone. Les députés de la France insoumise souhaitent également savoir à quel degré Emmanuel Macron était impliqué dans les agissements d’Uber.

Du côté de la République en Marche, cette proposition de commission d’enquête est considérée comme « complotiste ». Lors de la révélation des Uber Files, le président de la République avait donné une interview à TF1 et France 2, le 14 juillet 2022. Il avait notamment précisé qu’il « défendait totalement cette ouverture du marché » et qu’il le ferait également à l’avenir. La commission d’enquête sur cette affaire sera présidée par Danielle Simonnet, députée LFI de la quinzième circonscription de Paris, et a été portée par les députés LFI Sébastien Delogu et Andy Kerbrat.