Les infrastructures technologiques des géants de la tech pourraient être mises à mal par les nombreux épisodes de sécheresse à venir. En effet, Meta et Microsoft tentent de trouver des solutions pour protéger leurs centres de données des conditions météorologiques extrêmes et réduire leur consommation d’eau.

Les centres de données doivent désormais composer avec la sécheresse

Depuis quelques années, les épisodes de sécheresse sont de plus en plus importants aux États-Unis, mais aussi dans le reste du monde. Comme les centres de données génèrent une grande quantité de chaleur à travers leurs serveurs, en raison de l’énorme quantité d’énergie qu’ils utilisent, les épisodes de sécheresse et de forte chaleur peuvent avoir un impact sur leur bon fonctionnement. L’eau est la méthode la moins chère et la plus courante pour refroidir les centres de données.

En une seule journée, un centre de données peut utiliser l’équivalent de la consommation de 100 000 foyers, selon des chercheurs de Virginia Tech. Ils estiment par ailleurs que 20 % des centres de données puisent de l’eau dans des « bassins critiques ». C’est à dire que leur capacité est limitée. Pour Kyle Myers, responsable de la sécurité chez CyrusOne, une société qui possède et exploite plus de 40 centres de données en Amérique du Nord, en Europe et en Amérique du Sud, « il y a un véritable risque à dépendre de l’eau ».

Comme il l’explique, les centres de données sont configurés pour fonctionner pendant 20 ans, mais on peut se demander à quoi ressemblera la planète en 2045. Lorsque CyrusOne s’est installée dans la région de Phoenix, une zone des États-Unis particulièrement touchée par les épisodes de sécheresse, elle a utilisé une méthode de refroidissement différente, plus coûteuse. Aujourd’hui, la société ne dépend donc plus de l’eau pour refroidir ses centres de données.

Conscient du risque lié à l’eau au Nouveau-Mexique, Meta a également lancé un programme pilote (alimenté par l’intelligence artificielle) sur son centre de données de Los Lunas pour réduire l’utilisation de l’eau de 20 %. Cependant, la consommation globale d’eau de Meta continue d’augmenter régulièrement. Environ 20 % de l’eau consommée par le géant américain provient de zones considérées comme étant en situation de « stress hydrique ». L’entreprise met en place une stratégie pour être neutre en eau d’ici 2030.

Même chose chez Microsoft. Comme le précise Brad Smith, le président de Microsoft, « la bonne nouvelle, c’est que nous investissons depuis des années pour recycler quasiment toute l’eau que nous utilisons dans nos centres de données ». Dans les endroits où il pleut beaucoup, comme dans le Nord-Ouest du pays, là où se trouve le siège social de l’entreprise à Seattle, l’entreprise récupère l’eau de pluie. Dans les endroits où il ne pleut pas, comme en Arizona, Microsoft développe des techniques de condensation.