Que ce soit pour le cloud ou l’intelligence artificielle, les centres de données sont plus réclamés que jamais. Cela s’accompagne de multiples difficultés dont la principale est la consommation électrique de ces infrastructures. Aux États-Unis les fournisseurs d’énergie essaient d’anticiper cette demande.
Le secteur énergétique américain se prépare
Neuf des dix plus gros fournisseurs d’électricité des États-Unis ont mentionné les centres de données dans leurs rapports trimestriels. Ils sont identifiés comme facteurs de croissance importants, mais motivent aussi une hausse des prévisions de la demande et un enjeu d’investissement. Reuters, à l’origine de l’information note qu’il y a un an seul 2 sur 10 citait les centres de données.
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L’explosion populaire de l’IA générative y est pour quelque chose. Pour réaliser tous les calculs faisant fonctionner ChatGPT, Llama ou Gemini il faut faire tourner à plein régime des data centers. Des projets de construction se multiplient partout, aux États-Unis comme en Europe.
NextEra Energy, le plus grand fournisseur de renouvelable au monde, a déjà sur liste d’attente des projets équivalents à 3 Gigawatt-heure illustre Reuters. Le défi peut se révéler périlleux pour une industrie de l’énergie qui ne serait pas habituée à suivre un tel rythme. Mature, le secteur est celui de rendements relativement faible, mais très stable.
Si ces fournisseurs souhaitent profiter de la manne qui leur ait offert, il va falloir se démultiplier. Selon une étude de McKinsey, les centres de données aux États-Unis, un tiers de ceux de la planète, devraient passer de 21 GW consommés, à 50 en 2030.
Le centre de données pousse partout
Le phénomène est mondial et la demande d’énergie des installations pourrait tripler, à en croire un autre document, de Morgan Stanley cette fois. Au Royaume-Uni, le directeur de National Grid, un gestionnaire de réseau également présent aux États-Unis, anticipe une demande d’électricité multipliée par 6 d’ici 2030, dans les îles Britannique. L’Agence internationale de l’énergie parle d’une augmentation de 50 % en Europe d’ici 2026.
Cette dynamique et cette exigence d’accroissement des centres de données ne font pas que des heureux. Gouvernements ou municipalités commencent à se questionner sur la pertinence d’accueillir de telles infrastructures.
L’Irlande, qui accueille de nombreux sièges européens d’entreprise Tech américaine a déjà 17 % de son électricité consommée par des centres de données. Cela pourrait grimper à 32 %, au point de provoquer des disputes au sein du gouvernement au début du mois de mars.
En France, la ville de Marseille souhaite une meilleure maîtrise de l’installation de centre de données. Indispensable au fonctionnement de notre vie numérique, mais gourmand en énergie en plus de prendre de la place sans créer un grand nombre d’emplois, l’importance des centres de données risque de susciter de plus en plus de débats.