Dans son rapport annuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révèle, sans surprise, que la demande globale en électricité devrait s’accélérer (+3,4 % annuel), poussée notamment par l’électrification des transports. Les besoins des centres de données, des cryptomonnaies et de l’intelligence artificielle devraient doubler d’ici 2026.
Les centres de données consommeront autant que le Japon en 2026
En 2022, l’AIE estime que ces trois supports consommaient 460 terawatt-heure (TWh) en 2022. Ce montant se porterait à 1 000 TWh en 2026, soit, parallèle de taille, la consommation électrique du Japon. « Des réglementations actualisées et des technologiques, y compris en matière d’efficacité, seront essentielles pour modérer l’augmentation de la consommation d’énergie des centres de données » commente le rapport.
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Dans le monde, on compte plus de 8 000 centres de données. Un tiers est localisé aux États-Unis, 16 % sont en Europe, et 10 % en Chine. Sur le Vieux Continent, ils sont majoritairement répartis autour des capitales économiques comme Paris, Francfort, Amsterdam, Londres, et Dublin. Les centres de données représentent environ 4 % de la consommation électrique de l’Europe et devraient augmenter de 50 % d’ici 2026. Cas à part, l’Irlande avec les sièges européens des géants technologiques, voit 17 % de sa consommation allouée aux datacenters ; cette part devrait être de 32 % en 2026.
Les nouvelles technologies sont de toute évidence un moteur de croissance de leur consommation. La 5G étant déjà là, mais pas encore dans sa phase finale, elle va amener avec elle de nouveaux services pour les consommateurs et les entreprises, avec une multitude de produits dans le cloud. L’internet des objets, ou IoT va également pousser l’utilisation des centres de données.
Avec l’explosion des intelligences artificielles en 2023, l’AIE a pris le temps de mettre en exergue sa consommation électrique. L’agence fait une comparaison marquante entre Google, que l’on pointait habituellement du doigt quelques années plus tôt : une requête à ChatGPT demande presque 10 fois plus d’énergies (2,9 Wh) qu’une requête sur Google (0,3 Wh). « D’ici 2026, l’industrie de l’IA devrait connaître une croissance exponentielle et représenter au moins dix fois la demande de 2023, » ajoute l’Agence internationale de l’énergie.
Le développement du mix énergétique mondial tourné vers des électricités à faibles émissions apparaît donc crucial. Dans les prévisions de l’AIE, la production d’électricité provenant du nucléaire et des énergies renouvelables devrait couvrir la croissance de la demande mondiale sur les trois prochaines années. Alors que ces sources ne représentaient que 39 % du mix énergétique, cette part va dépasser les 50 % d’ici 2026.