Morris Chang, le fondateur de la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), est un retraité à l’agenda chargé. Ce 21 novembre, au retour d’une réunion de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), où il a rencontré Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et Xi Jinping, le président de la Chine, il a annoncé son projet de fabriquer des puces de 3nm, les plus perfectionnées, en Arizona.

Depuis Taipei, Morris Chang s’est félicité que « beaucoup de gens à l’extérieur envient la fabrication de puces à Taïwan ». Difficile de le démentir. Depuis la pénurie de semi-conducteurs, chaque pôle économique a mis en place son plan de relocalisation d’une partie de la production de ces incontournables pièces, l’Union européenne, les États-Unis, plus récemment le Japon, tandis que la Chine tente tant bien que mal de gagner en autonomie.

Tous font des yeux doux à TSMC, le plus grand fabricant de puces sous contrat au monde. Au Japon comme aux États-Unis, des usines sont en cours de construction. L’investissement de l’entreprise taïwanaise dans l’État d’Arizona s’est élevé à 12 milliards de dollars, pour une construction lancée en 2021.

Le beau cadeau de TSMC aux États-Unis

C’est cette dernière qui bénéficie de la bonne nouvelle de Morris Chang. Le retraité a annoncé que « TSMC a actuellement un plan pour la fabrication de puces en 3 nanomètres ». Il ne s’est pas étendu sur les détails, admettant que le plan en question « n’a pas encore été complètement finalisé ».

Le fondateur a toutefois confirmé que la production aurait lieu sur le site de l’usine en cours de construction. Elle a été conçue pour fabriquer des puces de 5nm, déjà très avancées, mais plus lentes et moins efficaces que la nouvelle version. Sur les 3nm, TSMC a été coiffé au poteau par le coréen Samsung Electronics, qui a lancé sa production en juin dans ses usines de Hwaseong et Pyeongtaek. Le groupe taïwanais doit commencer la fabrication à grande échelle ce trimestre.

La nouvelle a dû ravir les autorités américaines, qui se sont probablement démenées en coulisse pour arriver à ce résultat. Le Chips Act, récemment ratifié par l’administration Biden, vise, certes, à encourager la fabrication locale de puces, mais surtout de ses versions les plus avancées.

Morris Chang a confié que la cérémonie d’inauguration de l’usine d’Arizona se tiendrait le 6 décembre. Gina Raimondo, la secrétaire américaine au commerce, sera présente. Joe Biden n’a pas confirmé. L’usine sera pleinement en activité en 2024, la construction d’une seconde usine serait déjà à l’étude.