Samsung a annoncé, ce 3 octobre, lors de son événement annuel le Samsung Foundry Forum, son plan jusqu’en 2027 pour renforcer sa production de puces. En parallèle, le géant coréen des semi-conducteurs continue d’augmenter sa production, avec notamment une nouvelle usine à Taylor, au Texas.
Samsung comble son retard sur son rival taïwanais
La course à la taille de gravure bat son plein en Asie. La filiale de Samsung en charge de la production de semi-conducteurs a annoncé qu'elle commencerait à fabriquer des puces de 2 nanomètres (nm) en 2025 et de 1,4 nm en 2027. La toute nouvelle technologie de 3nm sera produite en grande quantité à partir de 2024.
La feuille de route de Samsung dépasse pour l’instant celle de ses concurrents. Selon Bloomberg la société coréenne aurait investi trois fois plus de ressources sur sa technologie 3 nm que sur les anciennes générations. Ces objectifs rapprochent Samsung de son concurrent, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC). L’entreprise coréenne a un temps d’avance sur la production des puces en 3 nm puisqu'elle a commencé à les expédier depuis juillet. De son côté, TSMC a seulement commencé sa production en septembre 2022.
La finesse de gravure est très importante : plus elle se réduira, plus le nombre de transistors, de composants électroniques seront élevés. La puce pourra effectuer plus de tâches tout en consommant moins d’énergie. Les appareils qui en bénéficient le plus sont ceux sur batterie comme les ordinateurs ou les smartphones.
En 2014, les constructeurs ont atteint des tailles de gravures de 14 Nm puis de 10 nm en 2017 et enfin 5 nm en 2020. Lors du passage de 10 à 5 nm, les gains de puissance entre les puces de nouvelle et d’ancienne génération étaient de 40 %. Samsung n'a pas encore évoqué les progrès attendus avec la gravure en 1,4 nm en 2027
Cependant, les spécialistes crient au coup marketing. Un responsable de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) expliquait dans un article de recherche publié en 2020 que cette mesure était « quasiment obsolète aujourd’hui » et qu’il faudrait prendre en compte les progrès « dans la construction et l’intégration » des puces.
Une nouvelle usine au Texas
Samsung a annoncé, lors de son événement, la construction d’une nouvelle usine au Texas pour un investissement de 17,1 milliards d’euros. L’entreprise faisait partie de celles qui ont incité l’administration américaine à adopter le Chips Act, un plan de subvention pour améliorer la production de semi-conducteurs aux États-Unis. Il n’a pas été précisé si elle en bénéficiera dans ce cas.
Cette nouvelle fonderie dans la ville de Taylor devrait entrer en service en 2024. Elle utilisera probablement les dernières méthodes de fabrication. La société coréenne s’établit dans un endroit qu’elle connaît bien puisque sa première entreprise aux États-Unis se trouve dans la capitale du Texas, Austin.
Cette construction rentre dans un plan d’investissement aux États-Unis, dévoilé en juillet dernier. La société coréenne souhaiterait ouvrir douze grosses usines d’ici 2042 pour un investissement de 200 milliards d’euros. Une d'entre elles s’installera sur le site initial d’Austin et les autres seront à Taylor. Ce plan aux États-unis, ajouté à d’autres investissements au Vietnam doit permettre à Samsung de tripler sa capacité de fabrication de pointe d'ici 2027.