Cela faisait 25 ans que Taïwan n’avait pas connu un tel séisme. Hier, l’île a été frappée par un tremblement de terre de magnitude 7,5 ayant fait au moins neuf morts et plus de huit cents blessés, selon un bilan provisoire. Les employés des fabriques de semi-conducteurs du pays ont été forcés d’évacuer leur lieu de travail, au moins pour la journée.

TSMC indirectement touché par le séisme taïwanais

Suite au tremblement de terre, de nombreux bâtiments ont été détruits et des alertes au tsunami ont été déclenchées à Taïwan, mais aussi au Japon et aux Philippines. Conformément à son protocole de sécurité, TSMC a évacué les employés de ses sites de production, mais aussi ceux sur ses chantiers en cours, le temps d’inspecter ses installations.

D’après un porte-parole de TSMC, ses chantiers n’auraient pas été touchés. Par précaution, la société a décidé de suspendre les travaux ce mercredi. Une mesure logique puisqu’après un tel séisme, des répliques peuvent survenir. L’entreprise taïwanaise s’est activée dans la nuit de mercredi à jeudi pour que ses usines redeviennent opérationnelles.

À l’heure actuelle, près de 75 % des usines de fabrication de semi-conducteurs se trouvent en Asie, et une bonne partie de ces fabriques sont implantées dans des zones sujettes aux séismes. Taïwan se trouve le long de la ceinture de feu du Pacifique, une ligne de failles sismiques où se produisent 90 % des tremblements de terre recensés dans le monde.

La moindre catastrophe naturelle dans cette zone de la planète peut contraindre TSMC, mais aussi d’autres entreprises du secteur comme le japonais Rapidus, et les sud-coréens Samsung et SK Hynix à suspendre leur production pour quelques jours, si ce n’est plusieurs semaines. Une durée nécessaire pour que ces groupes puissent procéder à des inspections, même si leurs installations ne semblent pas avoir été détruites ou endommagées. Dans le cadre de cette procédure, l’ensemble des équipements présents dans les usines, ainsi que ses fondations sont vérifiés afin de s’assurer que la production puisse reprendre sans aucun problème.

En parallèle, le tremblement de terre peut toucher les employés de ces entreprises, qui du jour au lendemain, peuvent être blessés ou se retrouver sans logement. Alors que la pénurie de talents fait rage et que le manque de main-d’œuvre se fait ressentir, il est difficile pour les sociétés du secteur des semi-conducteurs de se passer d’une partie de leurs salariés pour assurer leur production.

Face à ces risques, les géants du secteur des semi-conducteurs cherchent à diversifier leurs capacités de production en se délocalisant. Ainsi, TSMC a décidé de s’implanter en Arizona, mais aussi à Dresde en Allemagne. Des régions où la demande en semi-conducteurs est certes forte, mais où le risque sismique reste très faible, si ce n’est quasi nul.