La Corée du Sud a présenté son vaste plan visant à stimuler, d’ici à 2047, son industrie des semi-conducteurs. Il inclut la création du plus grand pôle de fabrication de puces au monde.
Treize nouvelles usines de fabrication de puces prévues
Le gouvernement prévoit plus de 470 milliards de dollars d’investissements issus du secteur public, une légère hausse contrairement à ce qui a été initialement annoncé l’année dernière. Il compte notamment sur ses champions nationaux, Samsung et SK Hynix, pour atteindre son objectif. Treize nouvelles usines de fabrication de puces et trois installations de recherche sont prévues, en plus des vingt et une usines déjà existantes. S’étendant des villes de Pyeongtaek à Yongin, la zone devrait être capable de produire 7,7 millions de plaquettes par mois d’ici à 2030.
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Samsung s’est déjà lancée dans la course. La société, qui accélère drastiquement ses activités de fonderie depuis plusieurs mois, va investir plus de 230 milliards de dollars dans son pays natal d’ici à 2047. Elle prévoit notamment de construire cinq usines de fabrication de semi-conducteurs et d’attirer jusqu’à 150 fabricants de matériaux, de pièces et d’équipements. Le spécialiste des puces mémoires SK Hynix s’est engagé à dépenser près de 93 milliards de dollars.
En 2023, le secteur des puces sud-coréen a regagné en dynamisme économique et technologique après une année 2022 peu favorable. La production de composants électroniques a bondi de 42 %, tandis que les exportations ont augmenté de 80 %, constituant leur plus forte hausse depuis la fin de l’année 2002.
Le ministère de l’industrie veillera à ce que le nouveau pôle soit approvisionné en électricité et en eau en quantité suffisante. Il bénéficiera en outre de nouvelles exonérations fiscales pour certaines technologies clés. Le projet va créer 3,46 millions d’emplois, estime le gouvernement.
Un élan mondial
La Corée du Sud souhaite protéger un pilier de son économie, qui représente environ 16 % du total de ses exportations. Elle doit cependant faire face à une concurrence mondiale qui s’accroît intensément. Le Japon multiplie également les investissements dans la filière, et explique vouloir redevenir son leader global. Taïwan, qui abrite le numéro 1 du secteur TSMC, multiplie également ses efforts financiers pour maintenir la cadence.
Après que les pénuries dues aux pandémies ont mis en évidence les risques de dépendre de la chaîne d’approvisionnement mondiale pour les technologies essentielles, de nombreux pays ont décidé d’investir pour devenir souverains dans la production de semi-conducteurs.
Les États-Unis et l’Union européenne ont également dévoilé leurs plans locaux pour booster leur propre industrie. Ces derniers comprennent d’importantes subventions pour les entreprises souhaitant implanter leurs usines sur leur territoire.