Au début de l’année 2024, le PDG de SK Hynix, Kwak Noh-Jung, soutenait que la valeur boursière de son entreprise allait plus que doubler d’ici trois ans. Le chiffre visé : 140 milliards d’euros. En l’espace de trois mois, l’entreprise l’inventrice des puces mémoires à bande passante élevée (HBM), qui fournit Nvidia, a déjà bien avancé dans cet objectif.
En ce début d’avril, la capitalisation de SK Hynix avoisine les 93 milliards d’euros. Ainsi, elle se hisse deuxième entreprise la mieux valorisée de Corée du Sud. Au cours de l’année passée, le cours de ses actions a doublé. L’entreprise de Corée du Sud peut ainsi se targuer d’être devenue la société cotée à la plus forte croissance du pays, devant le géant Samsung qui incarne l’un de ses principaux concurrents, avec Micron Technology, dans le domaine des puces HBM.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Bien que le fabricant de smartphone reste la plus grosse entreprise du pays, valorisée à quelque 334 milliards d’euros, le cours de ses actions a augmenté de manière moins significative que celles de SK Hynix. Sur l’année écoulée, l’action de Samsung a “seulement” grimpé de 31 %.
Dans un contexte de forte croissance de l’intelligence artificielle générative, les investisseurs se ruent sur SK Hynix qui propose des composants clés au développement de cette technologie. Ses puces HBM fonctionnent de pair avec les puces Nvidia. Sur les dernières générations de cartes, SK Hynix couvrirait plus de 90 % du marché.
D’ailleurs, l’entreprise américaine jouit aussi d’une très bonne santé financière, également alimentée par l’IA générative. Sur son année fiscale 2023, Nvidia a presque quadruplé son chiffre d’affaires. Par ailleurs, la croissance de la société basée à Santa Clara est soutenue par l’accroissement de la puissance des centres de données, dont beaucoup tournent grâce à ses processeurs graphiques (GPU).
Avec un marché de l’IA générative qui devrait, selon une étude de Sopra Steria Next, dépasser les 93 milliards d’euros en 2028, de beaux jours s’annoncent pour les deux entreprises. Les seuls nuages à l’horizon seraient incarnés par les restrictions imposées par les États-Unis sur les importations et exportations avec des entreprises chinoises qui s’accompagnent d’une volonté d’indépendance de Pékin dans ce secteur.
Pris d’étaux entre les deux superpuissances, le gouvernement sud-coréen avait d’ailleurs engagé des négociations avec Joe Biden. Il souhaitait que Samsung et SK Hynix puissent continuer à investir et à produire leurs puces au sein de l’Empire du milieu malgré les sanctions américaines. De son côté, Nvidia a travaillé avec les autorités américaines pour concevoir de nouvelles puces bridées destinées aux sociétés chinoises.