Samsung a annoncé le 26 octobre 2022, ses résultats pour le troisième trimestre 2022. La firme est tiraillée entre la baisse des revenus dans certains de ses secteurs phares comme celui des composants électroniques ou des smart TV et l’augmentation des résultats financiers de sa division Mobile Experience, qui développe ses smartphones haut de gamme. L’entreprise coréenne en a profité pour nommer un nouveau président exécutif, Jay Y. Lee, qui n’est autre que le petit-fils du fondateur.

Un chiffre d’affaires correct, mais une baisse inédite de revenus sur les trois dernières années

Avec un chiffre d’affaires de 53,66 milliards d’euros au troisième trimestre 2022, Samsung est plutôt ravi. La firme sud-coréenne devrait sans doute battre son record de chiffres d’affaires établi en décembre 2021. À ce moment-là, Samsung était porté par le marché des puces électroniques dont la demande a explosé juste après le Covid-19. Toutefois, sur la période de juillet à septembre 2022, les bénéfices de cette branche ont baissé.

Samsung évoque une baisse de la demande des produits nécessitant ses composants électroniques. Le cabinet américain Gartner a dernièrement présenté un rapport où il met en évidence la baisse des dépenses IT pour 2022, mais aussi sa prochaine hausse en 2023. L’entreprise a enregistré un bénéfice d’exploitation d’environ 7 milliards d’euros contre 9,1 milliards d’euros lors du troisième trimestre 2021, soit 23 % de moins. Pour la première fois en trois ans, Samsung enregistre une chute de son bénéfice.

Avec le contexte géopolitique induit par la guerre en Ukraine, l’inflation, et des taux d’intérêt en hausse, Samsung n’est pas le seul géant technologique à avoir présenté des résultats plus décevants.

Le petit-fils du fondateur de Samsung, Jay Y. Lee, devient président exécutif

En parallèle de l’annonce de ces résultats, Samsung a présenté son nouveau président exécutif. Il s’agit ni plus, ni mois que de son ancien vice-président, Jay Y. Lee. Afin de justifier son choix, la firme précise que « son conseil d’administration cite un besoin urgent de responsabilisation et de stabilité des affaires ».

En 2017, Jay Y. Lee avait été condamné à une peine de prison de cinq ans pour corruption, après avoir soudoyé l’ancienne présidente de la Corée du Sud, Park Geun-hye. Libérée l’année suivante après avoir fait appel, l’affaire traîne encore. La Cour suprême sud-coréenne avait de nouveau ouvert le dossier après de nombreuses pressions politiques.

Un nouveau procès est alors organisé est en 2021 et Jay Y. Lee a été de nouveau condamné à 30 mois de prison. Une peine qui va être couplée à une interdiction de travailler pendant cinq ans. Toutefois, il va bénéficier d’une grâce présidentielle en août 2022, ce qui va lui permet de récupérer un casier judiciaire vide. Le fils de l’ancien patron de Samsung était déjà plus ou moins à la tête de l’entreprise depuis 2014, date à laquelle son père, Lee Kun-hee a été hospitalisé.

L’un des défis de Jay Y. Lee : composer avec les restrictions américaines

« Sans aucun doute, nous sommes à un moment pivot. C’est maintenant ou jamais le moment de planifier nos prochaines avancées. C’est maintenant ou jamais qu’il faut agir, tout en étant audacieux et inébranlable dans nos objectifs », a réagi le nouveau président exécutif de Samsung.

En plus du contexte économique complexe, Samsung et son nouveau président vont devoir composer avec les nouvelles restrictions imposées par Joe Biden visant à empêcher la Chine d’obtenir des semi-conducteurs de dernière génération. Les principaux fabricants mondiaux de semi-conducteurs, dont Samsung, TSMC et SK Hynix, ont obtenu un délai d’un an pour continuer à vendre leurs produits comprenant de la technologie américaine aux entreprises chinoises, mais ensuite ?