Alors que les élections de mi-mandat approchent aux États-Unis, certains réseaux sociaux ont du mal à détecter les publicités relayant de fausses informations à ce sujet. Dans une étude publiée le 21 octobre, Global Witness, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption politique, et l’équipe du département de la Cybersécurité pour la Démocratie (C4D) de l’Université de New York, ont démontré que TikTok aurait échoué à repérer 90 % de ces contenus désinformateurs tandis que Facebook n’en aurait bloqué qu’une partie. Seul YouTube aurait réussi à identifier l’ensemble des publicités problématiques.

TikTok et Facebook ont des progrès à faire

Pour mesurer l’efficacité des trois plateformes sociales les plus utilisées aux États-Unis, les chercheurs leur ont soumis 20 publicités, 10 en anglais et 10 en espagnol. Ces dernières partageaient très clairement de fausses informations sur les élections à venir en communiquant la mauvaise date pour le scrutin, en encourageant à voter deux fois ou en délégitimisant le vote par courrier. Certains contenus publicitaires indiquaient également que les résultats pourraient être truqués.

Bien que les trois géants des réseaux sociaux aient des règles strictes encadrant la politique au sein des publicités, il leur est toujours difficile de les identifier correctement. Si YouTube s’est montré extrêmement compétent en rejetant l’ensemble des publicités proposées par Global Witness et C4D, ce n’est pas le cas de ses concurrents.

Sur Facebook, les chercheurs ont testé le processus de validation de publicité à deux reprises. Lors de la première session, 30 % des publicités anglaises et 20 % des publicités espagnoles ont été validées. Au cours de la seconde session, ce pourcentage est respectivement passé à 20 % et de 50 % d’approbation. Pour Global Witness et C4D, « cela montre un manque de cohérence quant aux publicités approuvées ou rejetées ».

Du côté de TikTok, ce nombre monte à 90 %. Seule une publicité, dans les deux langues, précisant qu’il était nécessaire d’être vacciné pour voter a été refusée. Suite à ces informations, un porte-parole de l’application a déclaré que « TikTok prend en compte les retours des ONG, des universitaires et d’autres experts afin de renforcer ses processus d’identifications et ses politiques publicitaires ». Fin septembre, TikTok annonçait qu’elle ne permettrait plus aux politiciens et aux partis politiques d’utiliser les solutions publicitaires et de financement en vue des élections de mi-mandat.

Laura Edelson, codirectrice du département C4D de l’Université de New York, souligne que « les performances de YouTube montrent qu’il n’est pas impossible de détecter la désinformation électorale préjudiciable ». Elle estime que « toutes les plateformes que nous avons étudiées auraient dû obtenir un “A” » et demande « à Facebook et TikTok de faire mieux en arrêtant les fausses informations sur les élections avant qu’elles n’atteignent les électeurs ».